Oral du bac de français

Ecrit du bac de français, pour aller plus loin, prologue de gargantua.

dissertation prologue gargantua

Gargantua, Rabelais : résumé et fiche de lecture

Tu passes le bac de français ? CLIQUE ICI et deviens membre de commentairecompose.fr ! Tu accèderas gratuitement à tout le contenu du site et à mes meilleures astuces en vidéo.

gargantua rabelais analyse

François Rabelais a publié Gargantua en 1534 sous le pseudonyme Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais !) déjà utilisé pour Pantagruel en 1532.

Ces deux œuvres comiques et satiriques relatent les aventures de deux géants et leurs amis.

Gargantua est une œuvre comique qui marque une rupture avec le Moyen-Âge et peut être considérée comme un manifeste humaniste.

Dans un monde où les méthodes médiévales règnent encore en maître dans les universités, Rabelais propose un ouvrage d’une richesse extraordinaire dans lequel il expose une conception humaniste de l’éducation, de la politique et de la religion.

Analyses d’extraits de Gargantua :

  • Prologue de Gargantua
  • Gargantua, chapitre 14
  • Gargantua, chapitre 17
  • Gargantua, chapitre 21
  • Gargantua, chapitre 33
  • L’abbaye de Thélème, chapitre 57
  • Lettre de Pantagruel à Gargantua, Pantagruel , chapitre 8

Dissertation sur Gargantua :

  • Dissertation sur Gargantua (sujet d’annales)

Analyse de Gargantua en vidéo

Qui est Rabelais ?

Né à la fin du XVème siècle, moine puis médecin réputé, Rabelais a effectué de nombreux déplacements et plusieurs séjours en Italie. C’est un érudit passionné de culture antique .

Il est connu notamment pour Pantagruel (1532) et Gargantua (1534), des œuvres comiques et satiriques relatant les aventures d’une famille de géants et leurs amis.  Mais derrière l’exubérance et le rire de ces œuvres se cache une réflexion humaniste sur l’homme.

Comment résumer Gargantua ?

Gargantua s’ouvre par un prologue qui livre une clé de lecture : derrière le comique et le burlesque, Rabelais nous invite à extraire la « substantifique moelle » de l’oeuvre, c’est à dire à découvrir son sens profond .

L’histoire débute par l’ enfance et l’éducation du géant Gargantua : sa naissance extraordinaire, ses vêtements, son goût démesuré pour la nourriture et les boissons.

Gargantua bénéficie d’abord d’une éducation traditionnelle dispensée par des théologiens qui lui font apprendre les choses par cœur .

Mais cette méthode pédagogique est un échec : Gargantua devient « tout rêveur et assoti » (chapitre 15).

Son éducation est alors confiée à Ponocrates , un professeur humaniste qui lui fait suivre un programme où l’exercice intellectuel, physique et l’hygiène du corps sont importants.

Grâce à cette éducation humaniste, Gargantua est transformé.

Rabelais narre ensuite les guerres picrocholines qui opposent le roi Picrochole à Grandgousier (le père de Gargantua).

Le pacifique Grandgousier tente par tous les moyens d’éviter la guerre, mais face à la furie belliqueuse de Picrochole, il est contraint de mener une guerre défensive pour restaurer la paix.

La troupe de Gargantua , aidée par l’énergique Frère Jean des Entommeures, remporte la victoire .

La guerre finie, Gargantua offre en récompense à son ami Frère Jean des Entommeures l’étonnante abbaye de Thélème .

Cette abbaye s’oppose en tout point aux abbayes de l’époque dans lesquelles règnaient l’ordre, la pauvreté, la chasteté et l’enfermement.

A l’inverse, la devise de l’Abbaye de Thélème est «  Fais ce que tu voudras ».

Cette liberté, loin de mener au chaos, permet aux jeunes gens bien éduqués de vivre dans l’ harmonie et l’ abondance .

Quels sont les thèmes importants dans Gargantua ?

L’éducation.

Les premiers chapitres de Gargantua répondent à la question : «  Qu’est-ce qu’une bonne éducation ?  » .

Cette interrogation est fondamentale car, pour les humanistes comme Rabelais, c’est l’ éducation qui permet à l’homme d’ exprimer le meilleur de sa nature .

L’éducation de Gargantua n’a pas été de tout repos !

Il a d’abord subi l’enseignement selon les méthodes médiévales fondées sur le par cœur , l’abstraction et le mépris du corps.

Les conséquences sont désastreuses . Grandgousier, le père de Gargantua, s’aperçoit que son fils « étudiait très bien et y mettait tout son temps, toutefois qu’en rien il ne profitait, et, qui pis est, en devenait fou, niais, tout rêveur et assoti. » (chapitre 15)

Grandgousier choisit alors pour son fils l’ éducation humaniste de Ponocrates, fondée sur la curiosité scientifique, la lecture des textes Anciens, la réflexion, la pratique, et l’hygiène du corps . Cette éducation est une réussite.

Gargantua évoque les fonctions naturelles du corps sans tabou : l’accouchement, le fait d’uriner, la défécation…

Ces allusions ne sont pas seulement comiques. Rabelais montre le corps comme une source de réjouissance .

Quelles sont les vertus d’un bon souverain ? Existe-t-il une guerre juste?

A travers les guerres picrocholines, qui font écho aux rivalités entre François Ier et Charles Quint pour la domination de l’Europe, Rabelais mène une réflexion sur ces questions politiques.

Il entend montrer l’ absurdité de la guerre et ses ravages.

Pour l’auteur humaniste, seule la guerre défensive se justifie . Ce n’est qu’après avoir tenté en vain la diplomatie et la conciliation que Grandgousier fait la guerre à Picrochole pour restaurer la paix.

La liberté et la société idéale

La liberté est un thème important dans Gargantua , au coeur des chapitres 52 à 58 sur l’Abbaye de Thélème .

Dans cette abbaye utopique, où sont accueillis les hommes et les femmes bien nés et bien éduqués, les murailles sont inexistantes et les jeunes gens n’ont qu’ une seule règle : «  Fais ce que tu voudras . »

Loin de créer des conflits, cette liberté individuelle mène à une société épanouie et fraternelle .

Quelles sont les particularités de l’écriture de Rabelais dans Gargantua ?

L’ écriture de Rabelais est d’une variété et d’une richesse extraordinaires .

L’auteur use de différents niveaux de langue , mêlant termes techniques et savants, dialectes régionaux, expressions latines, mots vulgaires et mots inventés.

Cette exubérance lexicale s’exprime particulièrement dans les nombreuses énumérations qui étourdissent le lecteur.

Rabelais multiplie aussi les tonalités (satirique, épique, comique, lyrique…) et ne recule devant aucune forme du comique (calembours, situations farcesques, allusions obscènes et scatologiques…).

Que signifie le parcours « Rire et savoir »?

Gargantua de Rabelais est un point de rencontre entre le rire et le savoir.

En effet, derrière le rire, la farce et l’imagination exubérante, l’œuvre de Rabelais témoigne d’une soif de connaissance et de savoir typiquement humaniste.

Dès le prologue, Rabelais invite d’ailleurs le lecteur à ne pas se fier au comique apparent de l’œuvre afin d’en « sucer la substantifique moelle ». Le lecteur doit « interpréter » le sens profond derrière la plaisanterie.

(Pour aller plus loin, regarde ma vidéo sur l’humanisme dans laquelle tu verras que cette approche joyeuse du savoir incarne l’humanisme naissant )

Une œuvre placée sous le signe du rire

Gargantua est une œuvre placée sous le signe du rire .

Dès l’adresse aux lecteurs, le rire est présenté comme une consolation au chagrin et aux difficultés de la vie  :

« Quand je vois la peine qui vous mine et consume, Il vaut mieux traiter du rire que des larmes Parce que le rire est le propre de l’homme. »

C’est donc par le rire que Rabelais nous invite à entrer dans son œuvre.

Une soif de connaissance

Mais le rire n’empêche ni l’érudition, ni l’étude et la réflexion.

Ainsi, Rabelais qui connaît le latin, le grec et admire la culture antique, nourrit son texte de références à Platon, Socrate, Aristote, Plutarque … Le prologue s’ouvre d’ailleurs sur une référence au Banquet de Platon et un éloge de Socrate, « prince des philosophes. »

La soif de connaissance transparaît également dans le programme éducatif de Gargantua puisqu’aucun domaine n’échappe à l’étude : la terre, la mer, les végétaux, les pierres, les métiers, les techniques humaines, les mathématiques, l’astronomie, la musique…

Rabelais se plaît à employer dans son œuvre un vocabulaire technique qui témoigne d’une érudition dans des domaines variés  : lexique religieux, médical, juridique, universitaire. Ainsi, dans le chapitre 13 où Gargantua évoque l’invention d’un torchecul, l’humour scatologique côtoie un vocabulaire médical spécialisé : « le périnée », « la dysenterie », « matière fécale », « intestins ».

Le savoir est l’occasion d’un plaisir intellectuel intense

Le message est clair : le savoir et le sérieux ne font pas bon ménage.

Au contraire, le savoir doit être l’occasion d’un plaisir intellectuel intense , proche de l’ivresse .

L’écriture dionysiaque et l’inventivité lexicale de Gargantua désaltèrent et enivrent le lecteur comme un bon vin.

L’accès au savoir n’est plus caractérisé par la privation ou la pénitence mais par une vie festive .

Tu dois bien sûr comprendre que cette approche du savoir est originale !

Rabelais écrit en effet au début du XVIème siècle, à une époque où l’éducation est dominée par les austères méthodes médiévales , dites méthodes scolastiques, qui privilégient l’apprentissage par cœur, l’abstraction, et méprisent le corps.

Cette nouvelle approche du savoir par le rire marque une rupture avec le Moyen-âge et témoigne de la naissance de l’humanisme .

Print Friendly, PDF & Email

Les 3 vidéos préférées des élèves :

  • La technique INCONTOURNABLE pour faire décoller tes notes en commentaire [vidéo]
  • Quel sujet choisir au bac de français ? [vidéo]
  • Comment trouver un plan de dissertation ? [vidéo]

Tu entres en Première ?

Commande ton livre 2025 en cliquant ici ⇓.

dissertation prologue gargantua

Qui suis-je ?

' src=

Amélie Vioux

Professeure et autrice chez hachette, je suis spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re).

Sur mon site, tu trouveras des analyses, cours et conseils simples, directs, et facilement applicables pour augmenter tes notes en 2-3 semaines.

Je crée des formations en ligne sur commentairecompose.fr depuis 14 ans.

Tu peux également retrouver mes conseils dans mon livre Réussis ton bac de français 2025 aux éditions Hachette.

J'ai également publié une version de ce livre pour les séries Techno ici.

13 commentaires

Bonjour, Serait-il possible que vous rajoutiez des fiches de lectures sur les lectures cursives de la littérature d’idée ?

Bonjour Marie, Il n’existe pas de programme officiel de lectures cursives : il s’agit d’œuvres librement choisies par vos enseignants, dans le cadre des parcours. En revanche, tu peux m’indiquer les ouvrages qui te sont proposés : je prends en compte vos suggestions pour mon choix de futures fiches de lecture.

Serait-il possible que vous rajoutiez une dizaine de citations clés pour les oeuvres dont vous faites les fiches ? Cela me serait très utile en vue de la dissertation.

J’ai acheté votre livre qui m’aide énormément et je le conseille à tout le monde !

Bonjour Mme, Merci pour vos aides. Si possible pourriez-vous rajouter aux fiches de lecture de Gargantua, Le Malade imaginaire, Manon Lescaut et Les Contemplations une liste avec une vingtaine de citations à retenir. Cela me serait très utile pour la dissertation. Merci encore.

Ça m’a beaucoup aidé, merci.

Bonjour, Quel travail ! Quelle pédagogie ! Merci beaucoup

Merciii beaucoup pour ces fiches.

Ça m’a beaucoup aidé surtout que je n’ai pas eu le temps de lire gargantua j’espère que ça passera pour mon interrogation de demain

alors c’est passé ?

Je vous remercie beaucoup pour cette fiche. Je prépare le CRPE 2022 et j’ai commencé la lecture de Gargantua. Une aide pour analyser le texte s’imposait.

Merci beaucoup Mme, je suis en terminale depuis le Sénégal mais je vous suis et grâce à vous je comprends très vite mes sujets. Encore une fois MERCI

J’ai tellement aimé votre faramineux travail que vous faites pour nous…. Merci infiniment….

Il est dommage que vous ne proposez pas une fiche de Rabelais.

Laisse un commentaire ! X

Merci de laisser un commentaire ! Pour des raisons pédagogiques et pour m'aider à mieux comprendre ton message, il est important de soigner la rédaction de ton commentaire. Vérifie notamment l'orthographe, la syntaxe, les accents, la ponctuation, les majuscules ! Les commentaires qui ne sont pas soignés ne sont pas publiés.

Site internet

logo 20aubac

Rabelais, Gargantua - Prologue

Commentaire composé complet, rédigé par le professeur.

Texte étudié

AUX LECTEURS Amis lecteurs qui ce livre lisez, Défaites-vous de toute affection, Et le lisant ne vous scandalisez. Il ne contient ni mal ni infection. Il est vrai qu’il a peu de perfection À vous apprendre, sinon en fait de rire : Mon cœur ne peut autre sujet choisir, Voyant le deuil qui vous mine et consume ; Mieux vaut de rire que de larmes écrire, Parce que rire est le propre de l’homme. PROLOGUE Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux (car c'est à vous, et à nul autre, que sont dédiés mes écrits), Alcibiade, au dialogue de Platon intitulé Le Banquet, louant son précepteur Socrate, qui est sans discussion le prince des Philosophes, dit, entre autres paroles, qu'il est semblable aux silènes. Les Silènes étaient jadis de petites boîtes comme nous voyons à présent dans les boutiques des apothicaires, peintes au-dessus de figures comiques et frivoles, comme des harpies, des satyres, des oisons bridés, des lièvres cornus, des canes bâtées, des boucs volants, des cerfs attelés et telles autres figures représentées à plaisir pour exciter le monde à rire. Tel fut Silène, maître du bon Bacchus. Mais au-dedans on rangeait les drogues fines, comme le baume, l'ambre gris, la cardamome, le musc, la civette, les pierreries en poudre, et autres choses précieuses. Il disait que Socrate était pareil : parce qu’en le voyant du dehors et en l’estimant par son apparence extérieure, vous n'en auriez pas donné une pelure l'oignon, tellement il était laid de corps et de maintien risible, le nez pointu, le regard d'un taureau, le visage d'un fou, simple dans ses moeurs, rustique dans ses vêtements, pauvre de fortune, infortuné en femmes, inapte à tous les offices de l'état, toujours riant, toujours buvant à la santé d’un chacun, toujours plaisantant, toujours dissimulant son divin savoir. Mais en ouvrant cette boîte, vous auriez trouvé au-dedans une drogue céleste et inappréciable, un entendement plus qu'humain, une force d'âme merveilleuse, un courage invincible, une sobriété sans pareille, un contentement assuré, une assurance parfaite, un mépris incroyable de tout ce pour quoi les humains veillent, courent, travaillent, naviguent et bataillent tellement. À quel propos, à votre avis, tend ce prélude et coup d'essai ? Parce que vous, mes bons disciples, et quelques autres fous qui n’ont rien à faire, en lisant les joyeux titres de certains livres de notre invention, comme Gargantua, Pantagruel, Fessepinte, La dignité des braguettes, des pois au lard avec un commentaire, etc., vous jugez trop facilement qu’ils ne traitent à l’intérieur que de moqueries, folâtreries et joyeux mensonges, puisque l'enseigne extérieure, si on ne cherche pas plus loin, est communément reçue à dérision et rigolade. Mais il ne faut pas juger si légèrement les œuvres des humains. Car vous-mêmes vous dites que l'habit ne fait pas le moine, et tel est vêtu d’habits monacaux qui au-dedans n'est rien moins que moine ; et tel est vêtu d'une cape à l’espagnole, qui dans son cœur n’appartient nullement à l'Espagne. C'est pourquoi il faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est raconté. Alors vous connaîtrez que la drogue qu’il contient est de bien autre valeur que ne le promettait la boîte. C'est-à-dire que les matières traitées ici ne sont pas si folâtres que le titre dessus le prétendait.

Écrit en 1534 par François Rabelais sous le pseudonyme de Alcofribas Nasier, le prologue de Gargantua est destiné, comme tout prologue, à inciter à la lecture. C’est une invitation au lecteur à découvrir un univers imaginaire, mais aussi une pensée et un style. Cependant ce prologue va plus loin : il donne des clés de lecture de l’œuvre et pose déjà les bases de la philosophie humaniste prônée par l’auteur. Nous verrons comment ce texte, sous une apparence comique, dissimule en réalité une réflexion profonde et pertinente sur le genre humain.

I. Une apparence comique

a) Le registre burlesque

Le prologue est précédé d’un dizain (strophe ou un poème de dix vers) liminaire sous forme d’apostrophe au lecteur. Rabelais place ainsi son œuvre sous le signe du rire « parce que rire est le propre de l’homme. ». Le champ lexical du rire, et les nombreuses connotations qui l’accompagnent, soulignent le programme de Gargantua : « de quoi rire ; le rire ; à rire ; ridicule ; toujours riant ; se réjouissant ; farces ; dérision ; moqueries ; folâtreries ; rigolade… »

Rabelais a recours au registre burlesque (c'est-à-dire à l'emploi de termes comiques ou vulgaires pour traiter d’un sujet ou de personnages nobles). On a ici une décalage entre le titre élogieux (« La vie inestimable du grand Gargantua » qui nous place dans un registre épique hérité des romans de chevalerie, ou même hagiographique, qui relate la vie des saints) et le style bas qui transparaît dès la première ligne et l’apostrophe au lecteur, traité par les oxymores de « buveurs illustres » et de « vérolés très précieux. »

Le burlesque vise à rabaisser ce qui est noble ou respectable, ici le portrait de Socrate. Le grand philosophe est dépeint via un portrait péjoratif qui ridiculise son apparence physique: « laid de corps, de maintien risible, le regard d’un taureau, le visage d’un fou… » Les références qui lui sont associées sont marquées par la négation (« inapte, infortuné »), discordante avec le personnage de Socrate, reconnu de tous comme un modèle de sagesse, et le père même de la philosophie. De plus, le prologue cherche en principe à susciter la bienveillance du lecteur pour lui donner envie de poursuivre : ici, le lecteur est presque insulté ! Mais la tournure oxymorique nous permet de comprendre qu’il s’agit d’une plaisanterie, et que Rabelais s’adresse à nous comme à de bons et fidèles camarades.

b) Un style dionysiaque

Par apposition à l’esthétique appolinienne, qui célèbre Apollon le dieu des arts et de la beauté, symbole d’ordre et de culture, le dionysiaque est une esthétique de la démesure, de l’ivresse, de l’instabilité et de l’enthousiasme. Apollon incarne l’ordre, Dionysos, le dieu de la vigne, incarne la gaieté et le chaos. L’apostrophe « buveurs très illustres » place d’emblée le lecteur dans cet univers. Il faut lire Gargantua comme on boirait du vin, pour en tirer une ivresse joyeuse. Rabelais évoque aussi Silène, le satyre père adoptif de Dionysos.

L’ivresse transparaît partout dans l’écriture de Rabelais, à travers les nombreuses énumérations délirantes : « comme les harpies, les satyres, les oisons bridés, les lièvres cornus, les boucs volants etc. » On dirait un propos d’ivrogne en proie à des hallucinations, comme si l’auteur, incapable de s’arrêter de parler, était emporté par une ivresse littéraire.

L’énumération des œuvres participe à cette sensation : Gargantua et Pantagruel sont citées mais les titres suivants sont fantaisistes et inventés par l’auteur, à portée presque scatologique (« Fessepinte, la Dignité des braguettes… » et donc de ce qu’elles contiennent.). C’est la promesse d’une œuvre marquée par la joie et la spontanéité.

Mais derrière cette écriture fantaisiste et dionysiaque se cache une œuvre à visée philosophique : le prologue sert à nous avertir de ce double niveau de lecture.

II. Un prologue philosophique

a) Le rire, une porte d'entrée vers la pensée de l’auteur

Le rire de Rabelais est un choix réfléchi, une posture volontaire, comme le montre la formule comparative « mieux vaut de rire que de larmes écrire ». Il vaut mieux écrire de quoi rire que de quoi pleurer, car le rire est le propre de l’homme. Rabelais insiste sur le rire qui est un privilège unique de la condition humaine (les animaux ne rient pas). Dans le même temps, il évoque un « deuil qui mine et consume » : le registre tragique est amené en opposition au ton burlesque et joyeux de cette apostrophe. L’auteur rappelle que son œuvre a deux niveaux de lecture : en surface, le comique et le burlesque qui amuse et divertit ; en profondeur le tragique et le sérieux, inhérent à la condition humaine, par essence mortelle et fragile.

Le champ lexical de la philosophie contrebalance la tonalité comique du texte : « Socrate, prince des philosophes, compréhension, vertu, contentement, examen approfondi, interpréter, nature, sage… » Ce vocabulaire abstrait s’oppose à l’univers fantaisiste et scatologique et souligne l’ambition philosophique de l’œuvre. Le texte est d’ailleurs structuré à la manière d’un texte argumentatif : 1er paragraphe descriptif (à visée argumentative) avec la métaphore filée de la boite, qui insiste sur l’importance du contenu sur le contenant, tout comme pour Socrate (en intérieur « intelligence, force, merveille… »), et donc comme pour l’œuvre. Le deuxième paragraphe est argumentatif et construit avec la présence de connecteurs logiques (« mais, car, c’est pourquoi, alors, dans l’hypothèse où… »)

Rabelais est donc moins ivre qu’il n’y parait. Il veut valoriser la raison et la logique : le rire est une porte d’entrée dans l’œuvre qui séduit le lecteur dans l’immédiat, pour ensuite lui faire découvrir une réflexion humaniste. Il s’amuse même en accusant le lecteur d’avoir trop bu !

b) Une médecine de l’âme

Rabelais est un médecin diplômé et pratiquant. Il a lu Hippocrate et Galien, qu’il cite d’ailleurs ensuite dans ce même prologue. Cette formation transparaît tout au long du prologue. Le champ lexical de la médecine est omniprésent : « ni mal ni infection ; remèdes ; baumes ; drogue… » La lecture de Gargantua nous est prescrite à la manière d’un médicament. Il est destiné à guérir les âmes en les ouvrant à la sagesse et à la vérité. C’est un manifeste humaniste.

III. Un prologue humaniste

a) La grandeur de l’homme

Sous la satire, Rabelais met en avant la noblesse de notre dimension spirituelle.

À travers une énumération des activités qu’il juge dégradantes (« pris de convoitise, travaillent courent, naviguent, bataillent… » il fait une allusion très claire aux préoccupation sociales de son temps, guerre de religion, commerce maritime etc.). Il caricature les hommes entraînés dans le tourbillon d’une vie sans prendre le temps de penser ou de réfléchir. Cette pensée est résolument moderne pour son époque, car elle peut s’appliquer encore parfaitement aujourd’hui !

Il appelle l’homme à se dépouiller de l’action frénétique pour accéder à la contemplation et à la réflexion. Il met en valeur les bienfaits de la connaissance à l’aide du registre épique : « compréhension plus qu’humaine, vertus merveilleuses, courage invincible, assurance parfaite… »). Il met en évidence la grandeur de l’homme, sa capacité à utiliser son esprit pour comprendre le monde.

b) Une nouvelle conception de la littérature

Rabelais souhaite dépeindre l’homme tel qu'il est. Il mentionne les croyances populaires (« l’habit ne fait pas le moine ») et utilise le langage quotidien et non savant pour parler de l’homme tel qu’il est, sans chercher à l’idéaliser. Il abolit la frontière entre écrit et oral, et entame un dialogue avec le lecteur, comme le prouve la 2eme personne du pluriel : « c’est à vous que je dédie… ; pour que vous mes bons disciples ; avez-vous trop bu ? ».

Il joue le rôle d’un Socrate qui, par le dialogue, cherchait à défaire les préjugés de son interlocuteur. Socrate utilisait sa propre méthode, appelée la maïeutique, ou l’accouchement des âmes. Rabelais, à travers le philosophe grec, fait revivre le patrimoine gréco-latin que les humanistes redécouvrent et veillent à appliquer dans leur vie quotidienne.

c) Par-delà le chaos

Comique, argumentatif, philosophique… ce prologue est aussi étonnamment poétique. De nombreuses rimes internes dans les descriptions témoignent d’une volonté esthétique. Les assonances ajoutent de la musicalité. Le texte, qui s’ouvrait sur une célébration du chaos dionysiaque, se révèle paradoxalement soucieux de son harmonie.

Rabelais cherche à rapprocher les contraires : le rire et le tragique, le laid et le beau, l’ordre et le chaos… Il veut montrer l’unité du monde plutôt que sa division. La subtilité de cette dimension poétique souligne que le monde reste unifié sous son apparence désordonnée et anarchique. Sans doute est-ce le cœur même du projet humaniste.

Ce prologue de Gargantua permet au lecteur de comprendre le contenu de l’ouvrage à venir : une œuvre littéraire contenant des genres et des registres multiples, de la farce jusqu’à la poésie. Ce texte résume à lui seul le projet humaniste de Rabelais : étudier le foisonnement et la complexité du monde mais surtout en louer son unité.

Corrigés liés disponibles

Les corrigés similaires disponibles

  • Rabelais, Gargantua - Prologue (2)
  • Rabelais, Gargantua - Chapitre 13 : Le meilleur torche-cul
  • Rabelais, Gargantua - Chapitre 21: L'éducation selon les régents
  • Rabelais, Gargantua - Chapitre 23: L'éducation humaniste
  • Rabelais, Gargantua - Chapitre 57: La vie dans l'Abbaye de Thélème

Proposez votre corrigé pour ce sujet

Commentaire et dissertation

Commentaire et dissertation

Gargantua dissertation.

Nous proposons ici une dissertation sur Gargantua ( résumé chapitre par chapitre ICI ) de l’auteur humaniste Rabelais qui porte sur la question posée par le parcours associé «  rire et savoir » . Ci-après, la problématique et le plan détaillé de la dissertation.

GARGANTUA DISSER TATION: SUJET

Sujet: Gargantua de Rabelais a-t-il pour fonction de nous amuser ou bien de nous instruire?

Problématique: Gargantua peut-il être réduit à une oeuvre légère?

1. Une oeuvre pour rire

A. gargantua: une oeuvre comique.

D’abord, l’oeuvre s’ouvre sur une formule qui annonce un programme comique: « Mieux est de ris que de larmes écrire, pour ce que rire est le propre de l’homme ». Il s’agit donc bien de divertir le lecteur.

B. Rire et gauloiserie

Effectivement, Rabelais recourt au rire grossier à plusieurs reprises. Il est souvent provoqué par des moments épiques. Ainsi, nous pouvons citer le nombre de vaches servant à l’allaitement « dix sept mille neuf cent treize vaches » ou le nombre d’hommes abattus par Frère Jean « treize mille six cent vingt deux ». C’est l’ hyperbole qui crée un effet comique.

C. Le carnavalesque

En effet, Rabelais s’inscrit dans une tradition du rire. Ainsi, comme au théâtre, l’oeuvre relate des destructions et autres métamorphoses. Par exemple, l’ennemi de Gargantua, Picrochole, finit piteusement, après avoir livré une bataille sans merci à ses adversaires.

2. Un rire satirique

Dans Gargantua , Rabelais emploie également le rire à des fins de dénonciation.

A .L’église

D’abord, Rabelais dénonce l’indifférence du clergé face aux guerres qui apportent angoisse et désolation.

B. Dénonciation des croyances

Ensuite, Rabelais dénonce dans Gargantua des superstitions s’opposent fondamentalement aux valeurs de l’Eglise auxquelles adhère Rabelais. (Voir sa biographie)

C. Pour davantage de compassion

Enfin, Rabelais dénonce l’indifférence face à la souffrance individuelle et invite à davantage de compassion.

3. Gargantua : une oeuvre profonde

A. rire et satire.

Or, le rire vise également les professeurs sophistes, Rabelais les caricature. Ainsi, ces hommes se trouvent noyés dans l’urine de Gargantua.

B. Rire et épicurisme

Les héros sont des géants. Ils ont un gros appétit ce qui devient prétexte au détournement de certains préceptes tels que « la nature a horreur du vide » ( prétexte à faire bonne chère et à profiter des bonnes choses.)

C. Des valeurs humanistes

Dans Gargantua , Rabelais se fait le fer de lance de l’ Humanisme . Il y défend, notamment dans l’épisode de l ‘abbaye de Thélème , une nouvelle vision de l’éducation. En effet, il souhaiterait que davantage de place soit accordée à la réflexion et à l’épanouissement de l’élève plutôt que d’apprendre par coeur des phrases toutes faites.

GARGANTUA DISSERTATION: LA CONCLUSION

L’oeuvre de Rabelais est plus riche et complexe qu’il n’y paraît. Elle ne peut être réduite à un rire grossier car elle propose une satire mordante de l’époque et définit même une vision plus humaine pour l’avenir.

Nous espérons que cette fiche « GARGANTUA DISSERTATION » a pu t’aider. D’autres cours peuvent t’intéresser:

– Biographie de Rabelais

– Explication de texte (épisode de l’Abbaye de Thélème)

– Fiche sur l’Humanisme

2 réflexions sur « GARGANTUA DISSERTATION »

Le sujet invite à choisir un plan dialectique, ce que vous n’avez pourtant pas choisit faire : pourrait-on imaginer un plan du type: I) De toute évidence, Gargantua est une œuvre comique II) Toutefois, le sujet de l’éducation et de l’apprentissage est au cœur de la « chronique » III) Au-delà de cette opposition, ce livre d’Alcofribas Nasier invite le lecteur à se demander comment allier le rire et l’apprentissage. D’après Rabelais, il faut savoir rire et rire du savoir : les deux sont liés

Bonjour Pierre, Merci de cette réflexion. Le plan est tout à fait intéressant, il n’y a, heureusement, pas de plan ou de corrigé unique. Le vôtre est très pertinent.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Commentaire *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées .

Pour s'améliorer en français

Metaphor, Lexicography, and Rabelais’s Prologue to Gargantua

  • First Online: 28 December 2017

Cite this chapter

dissertation prologue gargantua

  • Kathryn Banks 5  

Part of the book series: Cognitive Studies in Literature and Performance ((CSLP))

271 Accesses

Marshalling history and contemporary science, Banks investigates what happens when writers revive the embodied content of “dead metaphors” or Latin etymons. Analysing Rabelais’s Prologue to Gargantua and Dolet’s Commentaries on the Latin Language , Banks shows that both fiction and lexicography highlighted semantic continuities between the abstract and the embodied by moving between the two, reflecting humanism’s “language turn.” However, Rabelais’s switches between embodied and abstract are more striking, and often found in discussions of cognition. Drawing on neuroscientific research into how language affects sensorimotor response, Banks argues that Rabelais thereby makes extensive calls on readers’ embodied cognition, which may come to the level of conscious reflection. Further light is shed on this by contrast with Charles de Bovelles’ treatment of the proverbs underlying Rabelais’s Prologue.

I would like to thank the Leverhulme Trust for the award of a Philip Leverhulme Prize, which is funding the research to which my work for this book belongs. This particular essay has been a long time in the making and has incurred a number of debts. I am deeply grateful to Terence Cave, who invited me to be a Research Lecturer in his project “Thinking with Literature,” leading me to present research on “kinesic Rabelais” and the Gargantua prologue in Durham in 2012 and Oslo in 2013. I am indebted to Ann Moss and to Marc Schachter, who both commented insightfully on drafts of this essay. Finally, thanks are due to participants at our 2014 Kinesis workshop, especially Guillemette Bolens, Neil Kenny and Raphael Lyne.

This is a preview of subscription content, log in via an institution to check access.

Access this chapter

Institutional subscriptions

Similar content being viewed by others

dissertation prologue gargantua

An enactivist account of abstract words: lessons from Merleau-Ponty

dissertation prologue gargantua

After Kant: Appropriating the Conceptual Topology of Imagination

dissertation prologue gargantua

Metaphor, Meaning, and Mind: Knowledge and Imagination in Owen Barfield

A different take on kinesis in Rabelais, in particular on friendship, is provided by Michel Jeanneret, another participant in the “Thinking with Literature” project and the Kinesis workshop. “Quand le sens passe par les sens: Rabelais et l’intelligence des corps,” Poétique 178 (2015): 157–62. See also Timothy Chesters, “Social Cognition: A Literary Perspective,” Paragraph 37 (2014): 63–71.

The expression “seamless web” is borrowed from Ann Moss, Renaissance Truth and the Latin Language Turn (Oxford: Oxford University Press, 2003), 49. The notion of a “web” of language is recurrent in Part I (“Words”) of Moss’s book.

Two vols, Lyon: Sebastian Gryphius, 1536 and 1538.

Les Images dans l’œuvre de Rabelais . Vol. 3: Un Aspect de l’Imagination créatrice chez Rabelais: l’emploi des images (Paris: Société d’Édition d’Enseignement Supérieur, 1982), 143–8.

“What is most important here for a more general consideration of how literature constructs nationhood are the curious slippages from metaphorical to literal language.” For example “[t]hese metaphors may be dead metaphors, but Rabelais brings them to life again, for they are the terms that generate the narrative […] Panurge’s metaphorical description of the Turks as ‘treacherous dogs’ is neatly literalized.” Literature and Nation in the Sixteenth Century: Inventing Renaissance France (Ithaca, NY; London: Cornell University Press, 2001), 25, 51. Cf Neil Kenny’s suggestion that the Turkish episode discussed by Hampton brings together lambish leanness and other meanings of curiosus , demonstrating interestingly that embodied and abstract meanings may be associated because of not only the etymological or metaphorical derivation of abstract meanings from embodied ones but also the gathering together of disparate items under commonplace headings such as curiosus . “Plautus, Panurge, and ‘les aventures des gens curieux’,” in (Re)Inventing the Past: Essays in honour of Ann Moss , ed. Gary Ferguson and Catherine Hampton (Durham: University of Durham, 2003), 51–68. Movement between the figurative and the literal in Rabelais has also featured in my own previous research. “‘I speak like John about the Apocalypse’: Rabelais, Prophecy and Fiction,” Literature and Theology 26 (2012): 417–38. “Apocalypse and Literature in the Sixteenth Century: The Case of Rabelais and the Frozen Words,” in Visions of Apocalypse: Representations of the End in French Literature and Culture , ed. Leona Archer and Alex Stuart (Oxford: Peter Lang, 2013), 83–98.

According to Aristotle’s seminal definition, “metaphor consists in giving the thing a name that belongs to something else” Poetics , 1457b. See also Cicero, De Oratore , book III 155–69; Quintilian, Institutio Oratoria , book VIII, ch. 6: 1–18. Furthermore, for Aristotle and the rhetoricians, metaphorical status was determined on the level of the individual word, whereas in Rabelais’s writing it is on the level of a broader context—a sentence or sequence of sentences—that the degree of prominence of the embodied content is determined.

Rabelais, Œuvres complètes , ed. Mireille Huchon (Paris: Gallimard, 1994), 6–7. My translation, based on that of M. A. Screech, Gargantua and Pantagruel (London: Penguin, 2006), 207.

Screech, transl., Gargantua and Pantagruel , 207. Urquhart and Motteux, transl., Gargantua and Pantagruel , ed. Terence Cave (London: David Campbell, 1994), 20.

For crocheter , Randle Cotgrave’s 1611 English-French dictionary gives “to open, picke open, with a hooke, &c; also, to hang on a hooke,” while Jean Nicot’s 1606 Thresor de la langue française offers “resignare, Unco aperire” and, for “crocheter une serrure,” “Unco seram aperire.” For taster , Cotgrave offers “to tast; or take an eßay of; also, to handle, feele, touch, or grope for,” while for taster, tastonner , Nicot gives “attrectare, contrectare” but also translates some set expressions ( taster du vin, and taster et gouster petit à petit) in which taster refers to tasting, particularly in the context of wine.

“These results support a gradual abstraction process whereby the reliance on sensory-motor systems is reduced as the abstractness of meaning as well as conventionalization is increased, highlighting the context sensitive nature of semantic processing.” Rutvik H. Desai et al., “A piece of the action: Modulation of sensory-motor regions by action idioms and metaphors,” NeuroImage 83 (2013): 862. On simulation more generally, see the Introduction to this volume.

Desai et al., 868. For a fuller account of this view, see Jeffrey R. Binder and Rutvik H. Desai, “The neurobiology of semantic memory,” Trends in Cognitive Sciences 15 (2011): 527–36.

Leo Spitzer, Die Wortbildung also stilistiches Mittel exemplifiziert an Rabelais (Halle: Max Niemeyer, 1910).

On neologism and kinesic intelligence, see also Timothy Chesters in this volume.

The French word contenance referred, then as now, to the bearing of the body as a whole (rather than primarily to facial expression, as its English cognate does). See, for example, the Dictionnaire du moyen français, http://www.atilf.fr/dmf/definition/contenance . Cotgrave’s translation of contenance (presumably under the influence of English) emphasises the face but also makes clear that the word can mean the bearing or movement of the body: “the countenance, looke, cheere, visage, favor; gesture, posture, behaviour, carriage; presence, or composition of the whole bodie.”

Thanks are due to Marc Schachter for this observation.

http://www.atilf.fr/dmf/definition/contenance

See Introduction to this volume, pp. 4–5.

Des Mets et des mots: banquets et propos de table à la Renaissance (Paris: José Corti, 1987), 119–23.

See pp. 96–7 in the later section in this essay, “Thinking with Fiction: Rabelais’s ‘Modality Switches’.”

“A piece of the action,” 862, 867–8. See also Rutvik H. Desai et al., “The Neural Career of Sensory-motor Metaphors,” Journal of Cognitive Neuroscience 23 (2011): 2376–86.

On syntax and kinesis, see Terence Cave’s essay in this volume.

Bovelles, Charles de, Proverbiorum Vulgarium Libri tres ([Paris]: M.P. Vidouaeo, 1531), vol. II, f. lxxiii v . In transcribing Latin quotations I have, where relevant, changed ā to an or to am ; æ to ae ; ĕ to em ; i to j ; ῑ to in ; j to i ; q to que ; ß to ss ; u to v ; ŭ to um ; & to et . In the case of this quotation I have also corrected faciuntum to facientium , and solidam to solida . All translations from Latin are my own.

Rabelais (London: Duckworth, 1979), 129.

Metaphors We Live By (Chicago: Chicago University Press, 1980).

Binder and Desai, “The neurobiology of semantic memory.”

“Sage, Sapiens . Semble qu’il vienne de Sagax” (Nicot, 1606). The etymon of sage is now thought to be sapidus. Oscar Bloch and Walther von Wartburg, Dictionnaire étymologique de la langue française (Paris: Presses Universitaires de France, 2002), first published 1932, 568.

“Sagax, sagacis, Cic. Qui ha grand flairement. Et per translationem, Qui conjecture et prevoit bien les choses advenir, Sage, Prudent, Bien advisé.[…] Sagaces canes. Cic. Qui sentent incontinent la trace de la beste, comme font les chiens qu’on appelle espagnols, et autres appelez pendants.” Lewis and Short’s modern dictionary also notes that the primary meaning of sagax , “of quick perception, whose senses are acute, sagacious,” is “chiefly of the acute sense of smelling in dogs.” The notion that the reader would actually be sagax like the dog, rather than merely saige , may possibly also be suggested by the presentation of the dog as an “example” rather than a simile, however Erasmus employed “example” with a broad Aristotelian sense that encompassed similitudes, analogies, and so on. Cf for Quintilian, example was the figure of comparison in which the things compared were most similar, hence example was unlike simile when simile compared animals to people ( Institutio Oratoria , bk 5, ch. 11.22), and sixteenth-century poetic theorists usually gave example a limited sense, attributing to it the function of providing models of conduct or models for writing. John D. Lyons, Exemplum: The Rhetoric of Example in Early Modern France and Italy (Princeton, NJ: Princeton University Press, 1989), 6–20.

The Dictionnaire du moyen français gives A. “Répandre une odeur agréable”; B. “Répandre une odeur désagréable, puer”; C. “Percevoir, sentir une odeur.” http://www.atilf.fr/dmf

Cotgrave gives “to feele; also, to sent, smell, vent, wind; also, to tast or savor; also, to heere; also, to yeeld a sent, savor, or tast; or to sent, savor, or tast, of; to have a smacke, touch, or spice, of.”

Lewis and Short.

http://www.atilf.fr/dmf

Cotgrave gives “to esteeme; think, deeme, trowe, suppose, repute, hold; weigh, consider; judge; prise, value; regard, respect, hold deere, set by, make much account of.”

I do not render “translatus” or “translatio” using terms such as “figurative” or “metaphor” because—as I will discuss— Dolet considers the translatus as a matter of degree. “LOCIS multis (id quod tamen maximè in tertio Tomo nostro demonstrabimus, cùm de phrasi Linguae Latinae scribemus) tum in hoc, tum in primo Tomo nostro à nobis traditum est, linguae cuiusvis et usum, et venustatem non in vocum tantùm proprietate, sed in translatis potissimum dictionibus consistere (id quod, inquam, quanta maxima fieri poterit diligentia, et judicio, tertio Tomo nostro docebimus) dignitatemque praecipuam ex vocum translatione linguas omnes nancisci.” [“In many places both in this volume and in my first volume (and most of all I will show this in my third volume, when I write about expressions of the Latin language) I have passed on that the use and charm of any language consists not only in the proper meaning of words but most of all in transferred uses of words (that which, I say, I will show in my third volume with the greatest care which is possible, and judgement) and that all languages acquire their particular value from the ‘transferral’ of words.”] (Lyon: Sebastian Gryphius, 1538), vol. II, col. 883.

“COMMENTARIORUM meorum ratio tibi ut liquidius, faciliusque constet, quo in his utar ordine, scire te quidem velim. Principio propositae vocis significationem tum propriam, tum translatam ostendimus. Deinde usus varietatem distinguimus. Postremo exempla cumulamus: sed ea separatim. Nempe ut sua proprietati assignentur: translationi deinceps sua. Quod verò ad usus varietatem pertinet, sic nos quoque exempla secernimus, ut statim post dictionis proprietatem, translationemque (si quam fortè translationem habet) quanta possum diligentia, diligenter ostensam simplicia exempla sine intervallo sequantur.” [“So that you may more clearly and easily understand the method in my Commentaries, I want you to know the arrangement that I am using in them. First of all I show the meaning of the word under discussion, both its proper and transferred meaning. Then I distinguish its variety of uses. Last of all I pile up examples, but each of these things separately. So that examples are assigned to the proper meaning and then to the transferred meaning. But in setting forth the variety of uses, I also divide the examples in such a way that immediately after I have carefully shown with as much care as I am able the proper meaning and the transferred meaning of the word (if it has a transferred meaning), simple examples follow without a pause.”] “De Commentariorum ratione, et ordine” (Lyon: Sebastian Gryphius, 1536), vol. I, prefatory material, unpaginated.

For example, vol. II, cols. 884–5.

Meaning more usually moves from concrete to abstract than the reverse. For a discussion of this in relation to Indo-European perception verbs, see Eve Sweetser, From Etymology to Pragmatics: metaphorical and cultural aspects of semantic structure (Cambridge: Cambridge University Press, 1990), 23–48.

Institutio oratoria , book VIII, ch. 2.

Vol. I, col. 171.

“INDAGARE est venatorum more inquirere, qui loca, ubi ferae latibula habent, investigant: dicimus autem indago rem, vel, de re” (Vol. I, col. 170).

The verbs immediately following odoror in this citation—“sentiant […] existiment”—also mean that it bears an interesting similarity to Rabelais’s sequence “fleurer, sentir, estimer,” although the latter two verbs are not presented as synonyms or equivalents for odoror in the Cicero citation and one would not wish to draw firm conclusions from this (almost certainly coincidental) similarity.

Renaissance Truth , 27–8.

As Dolet puts it in the preface to the first volume (“De Commentariorum ratione, et ordine,” unpaginated), “Vocabuli verò primò positi proprietate, translatione, usus, constructionisque varietate et verbis nostris, et Ciceronis exemplis satis multis demonstrata, voces alias significationis cognatione superioribus affines actutum subjungo: rem deinde, quantum licet, perpetuo” [“After I have demonstrated both with my own words and with sufficiently many examples from Cicero the proper meaning and transferred meaning and the diversity of use and of arrangement of the word under discussion, I immediately join other words which are connected by kinship to earlier words then I continue this affair for as long as possible.”] Dolet draws attention to this practice relatively often, for example, Vol. II. Prefatory “De Secundi tomi ordine,” unpaginated; vol. II, cols. 1034, 1085, 1583. In the epitomes of the Commentarii produced by a Basle publisher (1537, 1539, 1540), the word entries in the first volume were rearranged alphabetically, although the original order was reproduced in tabular form after the lexicon proper; the second volume retained the arrangement by subject groups. The number of examples was also reduced. See Moss, 31–2. Dolet himself was proud of the order of his Commentarii , expressing this pride not only on a number of occasions in this work but also in others: see Michel Magnien, “La Philologie selon Dolet,” in La Philologie humaniste et ses représentations dans la théorie et dans la fiction , ed. Perrine Galand-Hallyn, Fernand Hallyn, and Gilbert Tournoy (Geneva: Droz, 2005), vol. II, 449, n. 30.

Vol. I, cols. 168–72.

The sudden rupture in their friendship did not occur until 1542. Mireille Huchon, “Dolet et Rabelais,” in Étienne Dolet 1509–2009 , ed. Michèle Clément (Geneva: Droz, 2012), 345–59. Richard Copley Christie, Étienne Dolet, The Martyr of the Renaissance 1508–1546: A Biography (London: Macmillan and Co., 1899), first published in 1880, 371–86.

Copley Christie, 229–40.

Gargantua may have been published in 1534 but Huchon speculates that it is most likely to have been in the first third of 1535. Œuvres completes , 1054–55.

On literary affordances, see Terence Cave, Thinking with Literature: Towards a Cognitive Criticism (Oxford: Oxford University Press, 2016), 46–62.

“Literature is powerful because, more than any other type of discourse, it triggers the activation of unpredicted sensorimotor configurations.” The Style of Gestures: Embodiment and Cognition in Literary Narrative (Baltimore: The Johns Hopkins University Press, 2012), 17.

Ana Raposo et al., “Modulation of motor and premotor cortices by actions, action words and action sentences,” Neuropsychologia 47 (2009): 388–96.

Nicole K. Speer et al., “Reading Stories Activates Neural Representations of Visual and Motor Experiences,” Psychological Science 20 (2009): 989–99.

Kuzmičová, “Presence in the reading of literary narrative: a case for motor enactment,” Semiotica 189 (2012): 23–48. Ryan, Narrative as Virtual Reality: Immersion and Interactivity in Literature and Electronic Media (Baltimore: The Johns Hopkins University Press, 2001).

Drawing attention to this, Judith Anderson argues that we should “free Renaissance meaning from narrow, anachronistic lexicalisation.” Anderson also observes that Robert Estienne’s 1532 Thesaurus linguae latine draws attention to the principle of translatio . It does so in a less explicit and nuanced way than Dolet’s Commentaries . “Translating Investments: The Metaphoricity of Language, 2 Henry IV, and Hamlet,” Texas Studies in Literature and Language 40 (1998): 231, 235; reproduced in Translating Investments: Metaphor and the Dynamic of Cultural Change in Tudor-Stuart England (New York: Fordham University Press, 2005), 8–35.

Carruthers, The Experience of Beauty in the Middle Ages (Oxford: Oxford University Press, 2013), 80–134. “Lectio in cortice, meditatio in adipe” (Guigo II, Scala claustralium, 3.43–7; cited by Carruthers, 131, n. 49).

Montaigne and the Art of Free-Thinking (Oxford: Peter Lang, 2010), 73. See Terence Cave in this volume.

Bibliography

Anderson, Judith. Translating Investments: The Metaphoricity of Language, 2 Henry IV, and Hamlet. Texas Studies in Literature and Language 40 (1998): 231–67.

Google Scholar  

———. Translating Investments: Metaphor and the Dynamic of Cultural Change in Tudor-Stuart England . New York: Fordham University Press, 2005.

Banks, Kathryn. Apocalypse and Literature in the Sixteenth Century: The Case of Rabelais and the Frozen Words. In Visions of Apocalypse: Representations of the End in French Literature and Culture , edited by Leona Archer and Alex Stuart, 83–98. Oxford: Peter Lang, 2013.

———. ‘I Speak Like John about the Apocalypse’: Rabelais, Prophecy and Fiction, Literature and Theology 26 (2012): 417–38.

Binder, Jeffrey R., and Rutvik H. Desai. The Neurobiology of Semantic Memory. Trends in Cognitive Sciences 15 (2011): 527–36.

Bloch, Oscar, and Walther von Wartburg. Dictionnaire étymologique de la langue française. Paris: Presses Universitaires de France, 2002.

Bolens, Guillemette. The Style of Gestures: Embodiment and Cognition in Literary Narrative . Baltimore: The Johns Hopkins University Press, 2012.

Bovelles, Charles de. Proverbiorum Vulgarium Libri tres. Paris: M.P. Vidouaeo, 1531.

Carruthers, Mary. The Experience of Beauty in the Middle Ages . Oxford: Oxford University Press, 2013.

Cave, Terence. Thinking with Literature: Towards a Cognitive Criticism . Oxford: Oxford University Press, 2016.

Chesters, Timothy. Social Cognition: A Literary Perspective. Paragraph 37 (2014): 62–78.

Copley Christie, Richard. Étienne Dolet, The Martyr of the Renaissance 1508–1546: A Biography. London: Macmillan and Co., 1899.

Desai, Rutvik H., Lisa L. Conant, Jeffrey R. Binder, Haeil Park, and Mark S. Seidenberg. A Piece of the Action: Modulation of Sensory-Motor Regions by Action Idioms and Metaphors. NeuroImage 83 (2013): 862–69.

Desai, Rutvik H., Jeffrey R. Binder, Lisa L. Conant, Quintino R. Mano, and Mark S. Seidenberg. The Neural Career of Sensory-motor Metaphors. Journal of Cognitive Neuroscience 23 (2011): 2376–86.

Dolet, Etienne. Commentarii linguae latinae. 2 vols. Lyon: Sebastian Gryphius, 1536 and 1538.

Hampton, Timothy. Literature and Nation in the Sixteenth Century: Inventing Renaissance France. Ithaca, NY: Cornell University Press, 2001.

Huchon, Mireille. Dolet et Rabelais. In Étienne Dolet 1509–2009 , edited by Michèle Clément, 345–59. Geneva: Droz, 2012. Cahiers d’Humanisme et Renaissance 98.

Jeanneret, Michel. Des Mets et des mots: banquets et propos de table à la Renaissance. José Corti, 1987.

———. Quand le sens passe par les sens: Rabelais et l’intelligence des corps. Poétique 178 (2015): 147–62.

Kenny, Neil. Plautus, Panurge, and ‘les aventures des gens curieux.’ In (Re)Inventing the Past: Essays in Honour of Ann Moss , edited by Gary Ferguson and Catherine Hampton, 51–68. Durham: University of Durham, 2003.

Kuzmičová, Anežka. Presence in the Reading of Literary Narrative: A Case for Motor Enactment. Semiotica 189 (2012): 23–48.

Lakoff, George, and Mark Johnson. Metaphors We Live By . Chicago: Chicago University Press, 1980.

Lyons, John D. Exemplum: The Rhetoric of Example in Early Modern France and Italy . Princeton, NJ: Princeton University Press, 1989.

Magnien, Michel. La Philologie selon Dolet. In La Philologie humaniste et ses représentations dans la théorie et dans la fiction , edited by Perrine Galand-Hallyn, Fernand Hallyn, Gilbert Tournoy, vol. II, 439–62. Geneva: Droz, 2005.

Moreau, François. Les Images dans l’œuvre de Rabelais. Vol. 3: Un Aspect de l’Imagination créatrice chez Rabelais: l’emploi des images. Paris: Société d’Édition d’Enseignement Supérieur, 1982.

Moss, Ann. Renaissance Truth and the Latin Language Turn. Oxford: Oxford University Press, 2003.

Rabelais, François. Œuvres complètes. Edited by Mireille Huchon. Paris: Gallimard, 1994a.

———. Gargantua and Pantagruel . Translated by Sir Thomas Urquhart and Pierre Le Motteux, edited by Terence Cave. London: David Campbell, 1994b.

———. Gargantua and Pantagruel. Translated by M. A. Screech. London: Penguin, 2006.

Raposo, Ana, Helen E. Moss, Emmanuel A. Stamatakis, and Lorraine K. Tyler. Modulation of Motor and Premotor Cortices by Actions, Action Words and Action Sentences. Neuropsychologia 47 (2009): 388–96.

Ryan, Marie-Laure. Narrative as Virtual Reality: Immersion and Interactivity in Literature and Electronic Media. Baltimore: The Johns Hopkins University Press, 2001.

Scholar, Richard. Montaigne and the Art of Free-Thinking. Oxford: Peter Lang, 2010.

Screech, Michael A. Rabelais. London: Duckworth, 1979.

Speer, Nicole K., Jeremy R. Reynolds, Khena M. Swallow, and Jeffrey M. Zacks. Reading Stories Activates Neural Representations of Visual and Motor Experiences. Psychological Science 20 (2009): 989–99.

Spitzer, Leo. Die Wortbildung also stilistiches Mittel exemplifiziert an Rabelais. Halle: Max Niemeyer, 1910.

Sweetser, Eve. From Etymology to Pragmatics: Metaphorical and Cultural Aspects of Semantic Structure. Cambridge: Cambridge University Press, 1990.

Download references

Author information

Authors and affiliations.

Durham University, Durham, UK

Kathryn Banks

You can also search for this author in PubMed   Google Scholar

Editor information

Editors and affiliations.

Durham University, Durham, United Kingdom

Cambridge University, Cambridge, United Kingdom

Timothy Chesters

Rights and permissions

Reprints and permissions

Copyright information

© 2018 The Author(s)

About this chapter

Banks, K. (2018). Metaphor, Lexicography, and Rabelais’s Prologue to Gargantua . In: Banks, K., Chesters, T. (eds) Movement in Renaissance Literature. Cognitive Studies in Literature and Performance. Palgrave Macmillan, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-319-69200-5_5

Download citation

DOI : https://doi.org/10.1007/978-3-319-69200-5_5

Published : 28 December 2017

Publisher Name : Palgrave Macmillan, Cham

Print ISBN : 978-3-319-69199-2

Online ISBN : 978-3-319-69200-5

eBook Packages : Literature, Cultural and Media Studies Literature, Cultural and Media Studies (R0)

Share this chapter

Anyone you share the following link with will be able to read this content:

Sorry, a shareable link is not currently available for this article.

Provided by the Springer Nature SharedIt content-sharing initiative

  • Publish with us

Policies and ethics

  • Find a journal
  • Track your research

dissertation prologue gargantua

Rabelais – Gargantua

A propos de l'auteur.

Gargantua est un roman publié par François Rabelais en 1534. Mais avant de nous intéresser à l’œuvre, concentrons-nous sur l’auteur…

Il publie l’œuvre sous un autre nom : Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais). C’est un auteur de XVIe siècle, donc de la Renaissance : nous sommes en plein mouvement de l’humanisme.

L’enfance et l’adolescence de Rabelais sont très intéressantes.

En effet, il a eu une expérience en tant que moine : il a été novice chez les Franciscains. Cela veut dire qu’il a intégré le monastère sans prononcer les vœux. Cela a eu une grande influence sur ses écrits, comme nous allons le voir. D’autant plus qu’il éprouve un attachement particulier aux textes originels : il se méfie des traductions de la Bible, parce qu’il craint qu’elles ne soient faussées et trop éloignées des écrits originels.

On ne sait pas si Rabelais était athée, ou simplement chrétien en faveur des textes originels, d’où le rejet des traductions contemporaines. Ce qui est sûr, c’est que son approche de la religion telle qu’elle est pratiquée à son époque est très critique !

Rabelais est un savant, un érudit : il est passionné par la littérature et la culture antique (il est notamment un fervent lecteur d’Erasme, et commence le Prologue de Gargantua en faisant référence à Platon !). C’est aussi un grand scientifique, qui a accompli des études de médecine, ce qui se ressent à la lecture de ses ouvrages. 

dissertation prologue gargantua

Rabelais publie Gargantua en 1534. C’est son second roman : le premier est Pantagruel , ouvrage publié en 1532 narrant l’histoire du fils de Gargantua .

L’œuvre est d’abord interdite par la Sorbonne : on est dans une période religieuse de répression par les catholiques, qui vont voir en cet ouvrage une provocation, une critique de la religion.

Mais rapidement, on va arrêter la censure et classer le livre parmi les romans comiques, grotesques, et ne se concentrer que sur son aspect amusant et divertissant.

Ensuite, on va tenter de trouver des clefs de lecture en cherchant les personnes ayant pu inspirer les personnages inventés : on parvient à la conclusion que Gargantua est inspiré de François Ier, et Picrochole de Charles Quint, par exemple.

Enfin, ce n’est qu’au siècle dernier que l’on se décide à étudier l’aspect philosophique et didactique du roman !

Résumé de l'œuvre

Le Prologue annonce déjà le registre comique : « Buveurs très illustres » est une manière amusante de s’adresser aux lecteurs, comme s’ils étaient alcooliques, et que ce trait était valorisé par la formulation élogieuse « très illustres » ! Mais ce Prologue annonce aussi qu’il faut prendre en compte le caractère sérieux et didactique de l’œuvre. En effet, l’auteur insiste sur le fait qu’il y a un vrai message caché, à ne pas oublier : 

« Et en admettant que le sens littéral vous procure des matières assez joyeuses et correspondant bien au titre, il ne faut pourtant pas s’y arrêter, comme au chant des sirènes, mais interpréter à plus haut ce que hasard vous croyiez dit de gaieté de cœur. »

Le roman commence par décrire le personnage de Gargantua : sa naissance hors du commun (sa mère reste enceinte pendant 11 mois, il sort de son oreille pour venir au monde…).

Son éducation occupe une part importante du roman. En effet, 

  • Il est d’abord éduqué par les sophistes qui en font un idiot. Il va simplement les écouter, apprendre par cœur ce qu’ils lui enseignent, sans réfléchir par lui-même. Les sophistes sont les prétendus scientifiques, les faux savants qui savent manier la langue et utilisent leur habileté langagière pour prouver tout et son contraire.
  • Son père va s’affliger de voir son fils devenir de plus en plus idiot. Il va alors confier son éducation à Ponocrates, un humaniste, qui va en faire un érudit, lui apprenant à penser par lui-même, et lui apprenant à maîtriser aussi bien les disciplines intellectuelles, que manuelles et physiques, afin de lui donner une éducation complète.

Juste avant de rencontrer Ponocrates dont il sera l’élève, Gargantua fera un voyage à Paris, durant lequel il sera en décalage avec les habitants qui le prennent pour un divertissement et un objet de curiosité. Il montera d’ailleurs sur les toits pour leur uriner dessus afin de se défendre, ce qui les noiera.

S’ensuivent ensuite les guerres picrocholines : Picrochole va provoquer le père de Gargantua, Grandgousier, jusqu’à l’affrontement. Ce dernier voulait éviter la guerre, mais suite à un incident (les boulangers de Picrochole ne veulent pas vendre de brioches au royaume de Gargantua), le conflit éclate. La troupe de Gargantua remporte la victoire.

Gargantua construira l’abbaye de Thélème, lieu idyllique et utopique dont la seule règle est « fais ce que voudras ». Ce lieu va prôner les valeurs humanistes.

Thèmes abordés

L’éducation : à travers l’opposition entre les sophistes/la scolastique et les humanistes.

  • les sophistes sont des hommes capables de très bien parler, et de prouver tout et son contraire. Ils font donc un très mauvais usage de la parole. Ils considèrent la science comme un exercice d’argumentation, ce qui en fait des faux savants. Ils sont très critiqués par Rabelais. Ce dernier en fait des représentants de la scolastique, éducation prônée au Moyen-âge, qu’il critique également puisqu’elle consiste à recourir aux arguments d’autorité, à faire apprendre par cœur, sans permettre la réflexion personnelle.
  • Grandgousier, le père de Gargantua, est très mécontent : à cause des sophistes, son fils a une intelligence très limitée. Il choisit alors Ponocrates comme nouvel enseignant, et cet homme sera important puisqu’il va incarner les valeurs humanistes (l’importance du savoir, de penser par soi-même, de s’éduquer dans des disciplines aussi bien intellectuelles que physiques et manuelles…). Gargantua deviendra un érudit suite à cette éducation, signe que le modèle humaniste est valorisé par Rabelais, qui en fait un idéal.

Le corps : on parle du bas corporel, des parties du corps les moins nobles, mais aussi des pratiques les plus triviales : uriner, déféquer, accoucher… Rabelais se sert de ses connaissances en médecine pour approfondir les notions d’anatomie et du fonctionnement du corps humain dans ce roman. La dimension triviale, grotesque, voire vulgaire, est donc assortie d’une intention didactique, d’une transmission du savoir.

L’humanisme valorisé : ce modèle de pensée est mis en valeur par Rabelais, et cela se voit notamment dans l’opposition éducation des sophistes – éducation par Ponocrates. Mais on peut aussi retrouver cet éloge à d’autres passages : par exemple, l’abbaye de Thélème est un lieu considéré comme parfait, utopique, puisque hommes et femmes sont égaux, pratiquent les mêmes activités, et qu’ils se gouvernent d’après le principe « Fais ce que voudras », règle contradictoire puisque la seule obligation consiste justement à ce qu’il n’y en ait pas et que chacun vive comme il le souhaite.

Remise en question de la religion : est-ce par athéisme ou par attachement aux textes originels, contre les textes traduits ? On ne sait pas. En tout cas, les travers religieux sont dénoncés par Rabelais : par exemple, l’abbaye de Thélème ne respecte pas les voeux de pauvreté/chasteté/obéissance, puisque les Thélémites sont riches, sortent de l’abbaye pour se marier, et qu’ils n’ont pas de règles à respecter. Or c’est le comble, puisqu’on se trouve justement dans un lieu religieux ! De plus, frère Jean est un moine, pourtant il fait preuve d’une extrême violence dans les combats (on repère un vocabulaire extrêmement cruel, le champ lexical du massacre…), et il entre en conflit au nom du vin et des vignes…

La guerre : pour Rabelais, la guerre est absurde et injustifiable. Le seul moment où elle est tolérable, c’est lorsqu’il s’agit d’une guerre défensive : Grandgousier n’avait pas d’autre choix que de mener ce combat, puisque les discussions pacifiques avec Picrochole n’ont pas abouti. Ces évènements sont directement inspirés par la situation contemporaine : François Ier et Charles Quint s’affrontent.

Rire et savoir

Le parcours « rire et savoir » implique que l’on étudie la dimension comique mêlée à la dimension didactique.

Pour Rabelais, le rire est très important : il écrira que « le rire est le propre de l’homme ». Il veut faire de son oeuvre une oeuvre de divertissement, une distraction face aux réalités tristes. Le rire ici est exacerbé, parce que le comique est présenté sous toutes ses formes : satire, ironie, scatologie, vulgaire, grotesque…

Apporter un savoir se fait aussi par le rire. En effet, l’auteur va employer un vocabulaire très spécialisé, très scientifique, technique, médical : il mélange le rire et le savoir. Par exemple, la scène du torche-cul est particulièrement intéressante à ce niveau, puisque Rabelais va montrer ses connaissances très développées en anatomie humaine, ainsi que ses raisonnements scientifiques prônant l’expérience, à partir d’une approche triviale et vulgaire. 

Transmettre le savoir par le rire est une pratique originale et nouvelle pour l’époque : cela marque le renouveau de la période, la sortie de la scolastique austère et l’entrée dans l’humanisme, modèle de pensée revalorisant l’homme.

Dissertations type bac corrigées

Le rire excessif dans Gargantua est-il nécessaire à l’idéal philosophique ?

Gargantua a-t-il quelque chose à voir avec la réalité ?

dissertation prologue gargantua

Vous devriez également aimer

Lagarce – juste la fin du monde, nathalie sarraute – pour un oui ou pour un non, colette – sido, laisser un commentaire annuler la réponse.

Enregistrer mon nom, mon e-mail et mon site dans le navigateur pour mon prochain commentaire.

J'ai un compte, je me connecte !

Pas de compte ? Création gratuite !

Réinitialiser mon mot de passe !

Inscription

Créez un compte pour continuer..

Couverture pour Gargantua

Gargantua François Rabelais 5 sujets de dissertation possibles au bac de français

Vincenzo Foppa, Jeune Cicéron lisant, 1464.

Le site existe grâce à vous !

⇨ *  🎞️ Diaporama présentant les 5 sujets de dissertation *

Les Cours Julien

Méthodologie et commentaires de textes littéraires

  • Préparation estivale

Mot du jour: cantilène.

Mot du jour: ippon., poésies de jo: la folie lebrun., poésie de jo: léon de paris., oral bac analyse linéaire, étude linéaire, commentaire linéaire, prologue de gargantua, gargantua, rabelais, 1534. .

lescoursjulien.com

Besoin d’aide, de cours particuliers, une adresse à contacter: [email protected]

Oral Bac Analyse linéaire, étude linéaire, commentaire linéaire, Prologue de Gargantua, Gargantua, Rabelais, 1534.   (Analyse après le texte)

Prologue de Gargantua

Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux, car c’est à vous, non aux autres, que je dédie mes écrits, Alcibiade, dans un dialogue intitulé le Banquet, faisant l’éloge de son précepteur Socrate, sans conteste le prince des philosophes, déclare entre autres choses qu’il est semblable aux silènes. Les Silènes étaient jadis de petites boites, comme celles que nous voyons à présent dans les boutiques des apothicaires, sur lesquelles étaient peintes des figures drôles et frivoles : harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes batées, boucs volants, cerfs attelés, et autres figures contrefaites à plaisir pour inciter les gens à rire (comme le fut Silène, maître du Bacchus). Mais à l’intérieur on conservait les drogues fines, comme le baume, l’ambre gris, l’amome, la civette, les pierreries et autres choses de prix. Alcibiade disait que Socrate leur était semblable, parce qu’à le voir du dehors et à l’évaluer par l’aspect extérieur, vous n’en auriez pas donné une pelure l’oignon, tant il était laid de corps et d’un maintien ridicule, le nez pointu, le regard d’un taureau, le visage d’un fou, le comportement simple, les vêtements d’un paysan, de condition modeste, malheureux avec les femmes, inapte à toute fonction dans l’état ; et toujours riant, trinquant avec chacun, toujours se moquant, toujours cachant son divin savoir. Mais en ouvrant cette boite, vous y auriez trouvé une céleste et inappréciable drogue : une intelligence plus qu’humaine, une force d’âme merveilleuse, un courage invincible, une sobriété sans égale, une égalité d’âme sans faille, une assurance parfaite, un détachement incroyable à l’égard de tout ce pour quoi les humains veillent, courent, travaillent, naviguent et bataillent.

A quoi tend, à votre avis, ce prélude et coup d’essai ? C’est que vous, mes bons disciples, et quelques autres fous oisifs, en lisant les joyeux titres de quelques livres de votre invention, comme Gargantua, Pantagruel, Fesse pinte, La dignité des braguettes, des pois au lard avec commentaire, etc., vous pensez trop facilement qu’on n’y traite que de moqueries, folâtreries et joyeux mensonges, puisque l’enseigne extérieure est sans chercher plus loin, habituellement reçue comme moquerie et plaisanterie. Mais il ne faut pas considérer si légèrement les œuvres des hommes. Car vous-mêmes vous dites que l’habit ne fait pas le moine, et tel est vêtu d’un froc qui au-dedans n’est rien moins que moine, et tel est vêtu d’une cape espagnole qui, dans son courage, n’a rien à voir avec l’Espagne. C’est pourquoi il faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est traité. Alors vous reconnaîtrez que la drogue qui y est contenue est d’une tout autre valeur que ne le promettait la boite : c’est-à-dire que les matières ici traitées ne sont pas si folâtre que le titre le prétendait.

Analyse linéaire, étude linéaire, commentaire linéaire, Prologue de Gargantua, Gargantua, Rabelais, 1534. (Ceci est un exemple, et non un modèle. Votre réflexion peut mener vers d’autres pistes de lecture.)

Introduction:  

Rabelais ,avec Montaigne, est le grand humaniste français de la Renaissance. Son éducation éclectique (religion, médecine, droit) fait de lui un savant, et permet à sa curiosité de s’exercer. Il commence en 1532 un cycle d’écrits merveilleux, mettant en scène des géants, avec Pantagruel . Il utilise ce moyen pour faire passer les valeurs humanistes, et sa vision de la vie, épicurienne. (accroche)     En 1534, Rabelais écrit une nouvelle œuvre dans le même univers que Pantagruel .  Ici, l’auteur se penche sur la jeunesse et les exploits guerriers du père de Pantagruel, Gargantua. Le texte proposé est le début du prologue de l’oeuvre qui constitue un appel aux lecteurs et une présentation de l’oeuvre, de son caractère à la fois comique et philosophique. ( Présentation du texte) Comment Rabelais expose-y-il par un prologue en apparence burlesque la visée humaniste de son œuvre ? ( Problématique ) Le texte peut s’analyser en trois mouvements. Tout d’abord du début jusqu’à « autres choses de prix », Rabelais introduit le paradoxe entre l’apparence et la profondeur, l’extérieur et l’intérieur par la métaphore de la boîte. Puis, de « Alcibiade disait » à la fin du premier paragraphe, on assiste à un portrait paradoxal de Socrate. Enfin, le second paragraphe constitue un avertissement au lecteur. ( Annonce des mouvements )

Deuxième mouvement:  Le portrait paradoxal de Socrate. (De « Alcibiade disait » à la fin du premier paragraphe)

Troisième mouvement:  Un avertissement au lecteur. (Le deuxième paragraphe)

Share this:

  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur Google+(ouvre dans une nouvelle fenêtre)

Articles similaires

Laisser un commentaire annuler la réponse.

Commentaire

I accept that my given data and my IP address is sent to a server in the USA only for the purpose of spam prevention through the Akismet program. More information on Akismet and GDPR .

Adresse de messagerie *

Enregistrer mon nom, mon e-mail et mon site web dans le navigateur pour mon prochain commentaire.

Prévenez-moi de tous les nouveaux commentaires par e-mail.

Prévenez-moi de tous les nouveaux articles par email.

  • Préparer l'épreuve anticipée de français bac 2025
  • "La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle" Bac 2025
  • Rabelais, "Gargantua" / Parcours : "Rire et savoir"/ Parcours : "La bonne éducation". bac 2025
  • Rabelais, "Gargantua" / Parcours : "Rire et savoir" Littérature d'idées bac 2025

Commentaires littéraire et linéaire du prologue de Gargantua Rabelais. Est-il comique?Parcours : "Rire et savoir" Bac général 2025

Gargantua entre rire et savoir -analyse littéraire du prologue, i -un prologue burlesque ii -l'intention sérieuse de l'auteur iii - l'humanisme du prologue -cours, fiche bac, questionnaire l'humanisme.

  • Questionnaire n° 1 :
  • La vie et l'oeuvre de Rabelais
  • Questionnaire sur la vie 
  • 6 questions / réponses
  • Faire le questionnaire 
  • Questionnaire sur l'oeuvre
  • 9 questions / réponses
  • Testez vos connaissances  
  • Questionnaire n° 2 :
  • Questionnaire sur l'humanisme
  • 10 questions / réponses 
  • Faire le questionnaire
  • Questionnaire n° 3
  • Revoir l'étude sur L’abbaye de Thélème
  • 20 questions / réponses 
  • Entraînez-vous
  • Questionnaire n° 4
  • Revoir la lettre de Gargantua à Pantagruel ch 8
  • 28 questions / réponses 
  • S'entraîner au jeu des questions réponses

Pour revoir les études linéaires

  • Quiz n°1
  •  Le prologue de Gargantua
  • 20 questions / Correction 
  • Faire le quiz 
  • Quiz n°2
  • Revoir le commentaire, extrait ch. XXI
  • 22 questions / Correction 
  • Quiz n°3
  • Revoir le commentaire, extrait ch. XXIII
  • 26 questions / Correction 

Exercices bac français Rabelais Gargantua parcours "rire et savoir" . Evaluez votre niveau, testez vos connaissances-Progressez avec les exercices

Exercices bac français rabelais gargantua parcours "rire et savoir" littérature d'idées .evaluez votre niveau, testez vos connaissances.

Exercices bac français Rabelais Gargantua parcours "rire et savoir" . Evaluez votre niveau, testez vos connaissances-Progressez avec les exercices corrigés pour la classe de 1ère

Gargantua entre rire et savoir

Dans l'étude du prologue, Rabelais invite le lecteur à dépasser le rire pour s'élever à la connaissance, derrière le rire se profile le savoir et l'érudition. Les références philosophiques sont nombreuses, Platon, Socrate... Une soif de connaissance humaniste qui s'exprime dans les choix et les programmes de l'éducation de Gargantua. 

Prologue de Gargantua Rabelais

Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux, car c’est à vous, non aux autres, que je dédie mes écrits, Alcibiade, dans un dialogue de intitulé le Banquet, faisant l’éloge de son précepteur Socrate, sans conteste le prince des philosophes, déclare entre autres choses qu’il est semblable aux silènes. Les Silènes étaient jadis de petites boites, comme celles que nous voyons à présent dans les boutiques des apothicaires, sur lesquelles étaient peintes des figures drôles et frivoles : harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes batées, boucs volants, cerfs attelés, et autres figures contrefaites à plaisir pour inciter les gens à rire (comme le fut Silène, maitre du Bacchus). Mais à l’intérieur on conservait les drogues fines, comme le baume, l’ambre gris, l’amome, la civette, les pierreries et autres choses de prix. Alcibiade disait que Socrate leur était semblable, parce qu’à le voir du dehors et à l’évaluer par l’aspect extérieur, vous n’en auriez pas donné une pelure l’oignon, tant il était laid de corps et d’un maintien ridicule, le nez pointu, le regard d’un taureau, le visage d’un fou, le comportement simple, les vêtements d’un paysan, de condition modeste, malheureux avec les femmes, inapte à toute fonction dans l’état ; et toujours riant, trinquant avec chacun, toujours se moquant, toujours cachant son divin savoir. Mais en ouvrant cette boite, vous y auriez trouvé une céleste et inappréciable drogue : une intelligence plus qu’humaine, une force d’âme merveilleuse, un courage invincible, une sobriété sans égale, une égalité d’âme sans faille, une assurance parfaite, un détachement incroyable à l’égard de tout ce pour quoi les humains veillent, courent, travaillent, naviguent et bataillent.

A quoi tend, à votre avis, ce prélude et coup d’essai ? C’est que vous, mes bons disciples, et quelques autres fous oisifs, en lisant les joyeux titres de quelques livres de votre invention, comme Gargantua, Pantagruel, Fesse pinte. La dignité des braguettes, des pois au lard avec commentaire, etc., vous pensez trop facilement qu’on n’y traite que de moqueries, folâtreries et joyeux mensonges, puisque l’enseigne extérieure est sans chercher plus loin, habituellement reçue comme moquerie et plaisanterie. Mais il ne faut pas considérer si légèrement les œuvres des hommes. Car vous-mêmes vous dites que l’habit ne fait pas le moine, et tel est vêtu d’un froc qui au-dedans n’est rien moins que moine, et tel est vêtu d’une cape espagnole qui, dans son courage, n’a rien à voir avec l’Espagne. C’est pourquoi il faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est traité. Alors vous reconnaitrez que la drogue qui y est contenue est d’une tout autre valeur que ne le promettait la boite : c'est-à-dire que les matières ici traitées ne sont pas si folâtre que le titre le prétendait.

Et en admettant que le sens littéral vous procure des matières assez joyeuses et correspondant bien au titre, il ne faut pourtant pas s’y arrêter, comme au chant des sirènes, mais interpréter à plus haut ses ce que hasard vous croyiez dit de gaieté de cœur.Avez-vous jamais crocheté une bouteille ? Canaille ! Souvenez-vous de la contenance que vous aviez. Mais n’avez-vous jamais vu un chien rencontrant quelque os à moelle ? C’est, comme dit Platon au livre II de la République, la bête la plus philosophe du monde. Si vous l’avez vu, vous avez pu noter avec quelle dévotion il guette son os, avec quel soin il le garde, avec quelle ferveur il le tient, avec quelle prudence il entame, avec quelle passion il le brise, avec quel zèle il le suce. Qui le pousse à faire cela ? Quel est l’espoir de sa recherche ? Quel bien en attend-il ? Rien de plus qu’un peu de moelle. Il est vrai que ce peu est plus délicieux que le beaucoup d’autres produits, parce que la moelle et un aliment élaboré selon ce que la nature a de plus parfait, comme le dit Galien au livre 3 Des Facultés naturelles et IIe de L’Usage des parties du corps.A son exemple, il vous faut être sages pour humer, sentir et estimer ces beaux livres de haute graisse, légers à la poursuite et hardis à l’attaque. Puis, par une lecture attentive et une méditation assidue, rompre l’os et sucer la substantifique moelle, c’est-à-dire _ ce que je signifie par ces symboles pythagoriciens _ avec l’espoir assuré de devenir avisés et vaillants à cette lecture. Car vous y trouverez une bien autre saveur et une doctrine plus profonde, qui vous révèlera de très hauts sacrements et mystères horrifiques, tant sur notre religion que sur l’état de la cité et la gestion des affaires.

Problématique Le prologue est-il comique?

  • Littérature d'idées
  • Exercices  Parcours "Rire et savoir" 
  • Exercices  parcours "la bonne éducation"
  • Rabelais  
  • Questionnaire sur François Rabelais
  • Quelles sont les dates de Rabelais?
  • Né à La Devinière à Seuilly (Touraine) en 1483 ou 1494 selon les sources et mort en 1553
  • Sous quels pseudonymes est-il connu?
  • Alcofribas Nasier = anagramme de François Rabelais
  • Autre pseudonyme : Seraphin Calobarsy
  • Qui était-il?
  • Un penseur, chrétien, médecin, bon vivant, anticlérical
  • De qui Rabelais était-il admirateur?
  • Citez une autre œuvre que Gargantua
  • Pantagruel, 1532
  • Pantagruel et Gargantua sont-ils considérés comme une préfiguration du roman moderne?
  • Oui, ils préfigurent le roman réaliste et satirique mais on y trouve aussi un peu du conte avec le gigantisme, un peu de la parodie, de l’épopée et du roman de chevalerie;

Commentaire

Le texte que nous allons étudier est le début du prologue de Gargantua, roman écrit en 1534 par François Rabelais, humaniste de la Renaissance. Avant d'entamer les aventures du géant Gargantua et de son père Grandgousier, roi des Dipodes, l'auteur s'adresse à son lecteur de façon familière et lui fait comprendre qu'il ne faut pas se laisser tromper par les apparences: malgré son titre et le ton comique, l'œuvre qu'il s'apprête à lire contient une sagesse qu'il lui appartient de savoir repérer entre les lignes.

  • Problématique
  • Le prologue est-il comique? 
  • Plan possible

I - Un prologue burlesque 

- Rabelais s'adresse aux lecteurs 

- Lire comme on boit, pour s'enivrer

- L'ivresse stylistique et littéraire 

II - L'intention sérieuse de l'auteur

- Le texte est rigoureusement structuré

- Deux niveaux de lecture

- L'orientation philosophique de Rabelais

III -  L'humanisme du prologue 

- Vanter la noblesse et la spiritualité de l'homme

I - Un prologue burlesque  - Rabelais s'adresse aux lecteurs  - Lire comme on boit, pour s'enivrer - L'ivresse stylistique et littéraire

Apostrophe aux lecteurs. Quête du rire ainsi que le suggère le champ lexical "se réjouissant", "rire", "le rire", "ridicule", "toujours riant", "joyeux titre", "farces.

 Le lexique est bas et péjoratif "buveurs", "vérolés. 

Le genre est burlesque par les termes comiques, vulgaires.

Un titre pourtant élogieux, "la vie inestimable du grand Gargantua" qui contraste avec le lexique et souligne l'intention burlesque de Rabelais cherchant à rabaisser tout ce qui est noble. 

Autre aspect burlesque = description, présentation grotesque de l'aspect extérieur de Socrate "vous n'en auriez pas donné une pelure d'oignon". Sa laideur transparaît à travers une volonté d'animaliser le philosophe avec les epressions "nez pointu", "regard de taureau". 

Rabelais souhaite que le lecteur se comporte avec son oeuvre comme un chien qui succe son os à moelle. Les réactions de l'animal sont calquées sur celles du lecteur "A son exemple, il vous faut être sages pour humer, sentir et humer ces beaux livres de haute graisse". Le lecteur est ainsi invité à faire une lecture particulière. Il lui faut trouver le sens caché derrière le sens premier. 

Le lecteur entre dans la lecture de Gargantua sur le mode de la démesure, l'esthétique de l'ivresse car il faut lire "buveurs très illustres" comme on boit du vin pour s'enivrer.. L'ivresse qu'on en retire doit-être joyeuse : amuser, divertir son lecteur.

Toujours rechercher l'ivresse. L'écriture doit inciter à rire, elle respecte la consigne de la quête du rire et de l'ivresse. " harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes batées, boucs volants, cerfs attelés, et autres figures contrefaites à plaisir pour inciter les gens à rire" = l'énumération est une figure de style qui permet et à l' auteur d'étaler son ivresse stylistique. D'autres énumérations le confirment. On peut citer "Comme Gargantua, Pantagruel, Fesse pinte". Quelques livres avec "de joyeux titres" pour entretenir son ivresse littéraire. 

Mais malgré les apparences burlesques du prologue, Rabelais veut être écouté et l'ivresse littéraire cache une intention très sérieuse 

II - L'intention sérieuse de l'auteur - Le texte est rigoureusement structuré - Deux niveaux de lecture - L'orientation philosophique de Rabelais

  le chiasme du premier paragraphe permet à l’auteur de comparer Socrate aux Silènes, il revient ensuite à une description du philosophe qui est mise  en avant dans tout le prologue de façon implicite.

  Il établit un rapport d’analogie entre ses œuvres, Socrate et les Silènes. Il s’agit de souligner l’apparence trompeuse  de ces auteurs  et de ces personnages mythologiques, fils d’hermès, précepteur de Bacchus, Dieu du vin très repoussant physiquement;  Enfin nous constatons l’importance de la métaphore filée qui  compare le lecteur à un chien avec son os à moelle.

"Il faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui  y est traité". L'oeuvre annonce deux niveaux de lecture, derrière le comique, le sérieux. Derrière la trivialité, l'érudition. On retrouve le champ lexical de la connaissance et de la philosophie "prince des philosophes", "compréhension", "vertu", "la bête la plus philosophique", "sage".

La lecture de Gargantua doit-être une ivresse au sens médical, un remède, une médecine, elle est salvatrice, elle guérit les âmes. Pourquoi? Car elle invite et provoque la sagesse et la vérité. On peut remarquer le champ lexical de la médecine (référence aux études de médecine de Rabelais), "ni mal, ni infection", "remèdes", "apothicaire", "baume", "musc", "drogue", "moelle".  Ainsi, lire comme on boit pour s'enivrer prend un autre sens, il s'agit d'un dépassement vers la contemplation. L'ivresse conduit paradoxalement "à la sobriété sans égale" et permet le dépassement de l'âme. C'est une quête de la grandeur de l'homme. 

III -  L'humanisme du prologue  - Vanter la noblesse et la spiritualité de l'homme - Un humanisme socratique

"Une lecture attentive", "une méditation assidue", "rompre l'os et sucer la subtantifique moelle", "Devenir avisés et vaillants", ce champ lexical nous informe qu'une bonne lecture engendre "une intelligence plus qu'humaine", "une force d'âme merveilleuse", "un courage invicible", "une sobriété sans égale", "une égalité d'âme sans faille"

- Un humanisme socratique 

Tout comme pour s'élever à la dialectique socratique, la lecture rabelaisienne suppose de se tourner vers ce qu'il y a à voir = Elle fait appel au regard de l'âme, voir signifie comprendre. La connotation est philosophique. "Les humains veillent, courent, travaillent, naviguent et bataillent" mais ils penvent aussi s'élever à une "intelligence plus qu'humaine" en s'éloignant de la doxa, en dépassant l'opinion, en se débarassant des préjugés. C'est un cheminement philosophique qui correspond à une manière de voir, un savoir, il s'agit de saisir l'essence des choses derrière les manifestions du paraître. 

Un très grand appétit de savoir, un initiateur dialecticien

Il sélectionne ses lecteurs selon leurs façons d'apprécier la vie. Ce texte a un statut paradoxal car, au-delà du rire, le penseur demande à son lecteur de prendre son ouvrage au sérieux. Les figures de rhétorique accentuent cette volonté farouche d’inviter à la réflexion : « Buveurs très illustres et vérolés très précieux », oxymore surprenante à laquelle s’ajoute « la bête la plus philosophique du monde».

Nous avons donc vu que derrière le comique burlesque créé par les comparaisons terre-à-terre, le portrait grotesque de Socrate et les citations farfelues de titres d'œuvres de Rabelais, se cache une intention plus sérieuse de l'auteur.

Rabelais veut éveiller les consciences et tente de faire passer un message à connotation didactique en suscitant le rire. Il nous incite à dépasser les apparences qui si l’on se réfère à Socrate sont bien trompeuses. La périphrase, « le prince des philosophes » pour évoquer Socrate met en avant l’idée selon laquelle on peut-être le meilleur initiateur dialecticien philosophique auprès d’un enseigné qui va au-delà du paraitre. Il faut donc remonter jusqu’à l’essence du savoir.

A consulter 

  • Autre analyse du prologue
  • Etude linéaire 

François Rabelais, Gargantua, L’abbaye de Thélème, une utopie humaniste. L’anti-abbaye de Rabelais

François Rabelais, Gargantua, livre LVII L’abbaye de Thélème, une utopie humaniste. L’anti-abbaye de Rabelais-En quoi peut-on dire que le système décrit ici par Rabelais incarne une utopie basée sur des idéaux humanistes ?I) Une abbaye peu conventionnelle - II) Une utopie humaniste-LA LOGIQUE DU RENVERSEMENT RABELAIS

Questions sur Gargantua

GARGANTUA DE RABELAIS

Quel est le nom des parents de Gargantua ?

Quelle est la particularité physique de Gargantua ?

Résumez en quelques lignes la naissance de Gargantua

Justifiez le nom de Gargantua

Quelles sont les deux couleurs portées par Gargantua dans sa jeunesse ?

A quel personnage historique Gargantua est-il comparé par son père pour rendre compte de son intelligence ?

Où Gargantua va-t-il faire ses études ?

Quelle est la première chose qu’il y fait ?

Selon vous, combien de types d’éducation Gargantua reçoit-il ? Qualifiez-les

Citez deux précepteurs de Gargantua

Contre qui Gargantua et son père mènent-ils une guerre ?

Qui est l’allié de Gargantua lors de la guerre évoquée ?

Pourquoi cette guerre est-elle déclenchée ?

Comment cette guerre s’achève-t-elle ?

Quel est le nom de l’abbaye évoquée à la fin du roman ?

Quelle en est la devise ?

S’agit-il d’une abbaye " classique " ? Justifiez

Quelle langue Rabelais utilise-t-il dans ses fréquentes citations ?

Comment qualifierez-vous le roman de Rabelais ?

Quel passage de Gargantua vous a le plus marqué et pourquoi ?

OBJET D’ÉTUDE : L’HUMANISME

Vers un espace culturel européen : Renaissance et humanisme

La Renaissance française

 l’humanisme?

Quelques points fondamentaux à retenir :

1- Un monde en découvre un autre .

À partir des grands voyages accomplis par les Espagnols et les Portugais, dès la fin du XVe siècle, de nouveaux espaces sont mis au jour par les Européens. Au moment où Rabelais écrit Gargantua, la colonisation des Amériques se met en place. À l’intérieur de l’Europe, les guerres d’Italie mettent les Français au contact de la Renaissance artistique. En même temps, cette période est celle des progrès techniques : l’imprimerie, a pour conséquence directe la diffusion des textes, le contact direct de ceux-ci avec le lecteur. Les perceptions, les représentations mentales vont donc changer ; le système Copernic, en s’imposant lentement, ouvre une ère nouvelle de la pensée humaine. “A science nouvelle, littérature et esprit nouveau” : la médecine, encore largement dépendante de l’érudition et des conceptions galiéniques, s’ouvre à l’expérimentation scientifique. (Vésale, Paré). Rabelais est lui-même médecin, à la croisée d’une formation traditionaliste fondée sur l’étude des humeurs, et d’une aspiration au renouveau, philologique par l’étude directe des sources (grecques, latines) et déjà expérimentale (il donne des leçons d’anatomie et procède à la dissection de cadavres).

2- La Renaissance culturelle, artistique, littéraire

Le besoin d’idées nouvelles et l’appétit de savoir sont d’autant plus vifs que l’enseignement des Universités s’est englué jusque-là dans la scolastique. À cette absence de sens critique qui règne à l’Université va donc s’opposer le recours aux textes originaux grâce aux humanistes qui vont marquer la formation de Rabelais (Érasme, Budé). C’est l’occasion de rappeler aux élèves l’origine du mot humanisme, qui vient du latin “humanitas”, dont le sens second désigne la culture de l’esprit. De là les “lettres d’humanité”, fondées sur le contact personnel et sensible avec les œuvres. S’y rattache un idéal de sagesse, et une philosophie de la vie libérée du carcan de l’enseignement autoritaire.  cette diffusion des “Belles lettres” est favorisée en France par le pouvoir royal (notamment par la fondation du Collège des lecteurs royaux, indépendant de la Sorbonne) ; il n’est pas inutile également de préciser que cette période est celle de l’édification des châteaux les plus célèbres de la Loire (dont les élèves ont peut-être montré auparavant des images) et que la musique est également en plein renouveau, avec l’introduction de la polyphonie.

3- Le renouveau spirituel.

Cette époque est marquée par les penseurs religieux qui bouleversent la chrétienté en entrant en dissidence. Ce qui est important, c’est que les élèves voient d’emblée ce qui unit l’humanisme et la Réforme : même volonté de retour aux textes originaux (la Bible est lue directement par le fidèle), même vision critique, même appel au développement de la conscience individuelle. Ainsi se forme l’esprit de libre examen, auquel s’oppose la Sorbonne (Noël Béda en tête) au nom du principe d’autorité. Ces rappels ne sont pas inutiles : ils permettent d’introduire l’Affaire des Placards, qui coïncide avec la publication de Gargantua, la question étant de savoir si l’écrivain a publié antérieurement ou postérieurement à cet événement. Pour mémoire : durant la nuit du 17 au 18 octobre 1534, des affiches contre la messe sont placardées dans la France entière, jusque sur la porte de la chambre de François 1er au château d’Amboise, ce qui constitue un affront envers la personne royale. Cet épisode marque dès lors une radicalisation de François 1er contre les Réformés (notamment par l’exil de Calvin, mais aussi celui de Marot, et par de nombreux procès et condamnations).

Etude linéaire, Rabelais, Gargantua - Chapitre 13. Parcours, "Rire et savoir".

Quiz pour revoir et préparer le commentaire du prologue de gargantua et le parcours "rire et savoir", exercices bac français rabelais gargantua parcours "rire et savoir" littérature d'idées .evaluez votre niveau, testez vos connaissances, la dent d'or, fontenelle histoire des oracles, étude littéraire, analyse linéaire et question de grammaire pour l'oral eaf, etudes littéraire et linéaire. rabelais, gargantua, chap. xxiii - parcours : "rire et savoir", erasme, eloge de la folie, étude linéaire de la préface, questionnaires bac et commentaire liv, disserter sur une oeuvre intégrale, rabelais, gargantua. sujets corrigés, montaigne, livre l, chapitre xxvi, « de l'institution des enfants ", l'éducation humaniste, commentaire de la lettre de gargantua à pantagruel ch. 8 -parcours : "la bonne éducation" bac technologique 2023, rabelais, gargantua, commentaire linéaire ch 15, eudémon. eloge de l'éducation humaniste, quiz pour revoir et préparer le commentaire du ch. xxiii, gargantua, rabelais, parcours "la bonne éducation", exercice pour revoir et préparer le commentaire du ch. xxi, gargantua, rabelais, parcours "la bonne éducation", exercices bac français rabelais gargantua ch. xi à xxiv / parcours "la bonne éducation".evaluez votre niveau, testez vos connaissances.

Date de dernière mise à jour : 04/08/2024

Ajouter un commentaire

  • Quiz bac sur les études linéaires Montaigne les Essais, littérature d'idées
  • Quiz ton bac de français : Marivaux, L'Île des esclaves/parcours maîtres et valets
  • Quiz ton bac de français:Olympe de Gouges La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
  • Quiz ton bac de français Gargantua Rabelais, "Rire et savoir", "la bonne éducation"
  • Quiz bac. Es tu prêt pour l'oral du bac de français?
  • Quiz Rimbaud "Cahiers de Douai", parcours "Emancipations créatrices"
  • Quiz ton bac de français : Molière, le Malade imaginaire, parcours spectacle et comédie
  • Quiz ton bac de français : Marivaux, les Fausses Confidences, parcours "théâtre et stratagème"
  • Quiz ton bac : La Bruyère les Caractères "comédie sociale", "peindre les hommes"
  • Exercices bac Lagarce Juste la fin du monde crise personnelle/crise familiale
  • Quiz ton bac J. Verne Voyage au centre de la Terre/parcours Science et fiction
  • Quiz ton bac Sarraute Enfance parcours Récit /connaissance de soi
  • Quiz ton bac Stendhal Le Rouge et Noir/parcours Le personnage de roman, esthétiques, valeurs
  • Quiz ton bac de français, Yourcenar Mémoires d'Hadrien Soi-même comme un autre
  • Quiz Guillaume Apollinaire Alcools parcours Modernité poétique 
  • Quiz Hugo, Les Contemplations livres I à IV parcours Les Mémoires d'une âme.
  • Quiz Baudelaire les Fleurs du mal parcours bac Alchimie poétique la boue et l’or.
  • Quiz sur Manon Lescaut, l'abbé Prévost, étude du roman bac EAF 2023, parcours/personnages en marge, plaisirs du romanesque
  • Quiz Colette Sido, Les Vrilles de la vigne. La célébration du monde
  • Quiz Balzac La Peau de chagrin–Les romans de l'énergie, création et destruction
  • Quiz Balzac Mémoires de deux jeunes mariées, parcours "Raison et sentiments"
  • Quiz ton bac en philosophie. Les auteurs, les séquences, les devoirs bac
  • HLP classe de première, Humanités, Littérature, Philosophie, les pouvoirs de la parole et les représentations du monde
  • Quiz bac. L'écrit de français. Exercices sur les procédés d'écriture pour réussir tes commentaires
  • Quiz Hélène Dorion, Mes forêts Parcours bac : la poésie, la nature, l'intime
  • Quiz La Rage de l'expression Ponge, parcours "Dans l'atelier du poète"

Rabelais, Gargantua  : dissertation

Introduction, le rire comme déguisement, un « livre-silène », un livre qui développe de sérieuses critiques, un rire de pur divertissement, amuser par le récit de « bons tours », le « bon mot » ou le plaisir de jongler avec les mots, un rire de subversion, tourner en dérision et réhabiliter, l'abbaye de thélème : l'utopie comme pied de nez final .

Ta coach de français

Gargantua de Rabelais | Fiche de lecture 📚

Tu es en première et tu étudies Rabelais ? Tu as besoin d’un éclairage simple sur cette œuvre riche du XVIè siècle ? Voici justement un récap intitulé : Gargantua fiche bac  ! Découvre les secrets de fabrication de ce roman, la présentation de ses personnages , le décryptage de ses grands thèmes et du parcours : « rire et savoir » .  🤩 🤩 🤩

un géant sur un planisphère pour représenter Gargantua fiche de lecture

SOMMAIRE CLIQUABLE

👉 Carte d’identité du roman

👉 Les personnages de Gargantua

👉 Les thèmes de Gargantua

👉 Rire et savoir, le parcours associé

👉 Citations de Gargantua

Gargantua fiche bac | Carte d'identité

Courte bio de rabelais.

💡 Naissance : 1483 ou 1494. 💡 Éducation religieuse : il entre dans l’ordre des Franciscains puis des Bénédictins (moines plus ouverts à la culture). Il se forme aux lettres classiques grecques et latines. 💡 Carrière de médecin : il quitte l’univers religieux, s’inscrit à l’université en 1530 et obtient son diplôme de médecin. 💡 Carrière d’écrivain : Rabelais écrit des ouvrages de médecine. Mais il est principalement connu p our avoir écrit cinq œuvres qui forment la série des aventures de Gargantua et de Pantagruel. 💡 Fin de vie : Rabelais décède à Paris en 1553. C’est un auteur qui symbolise l’esprit critique et la liberté d’expression.

Mouvement littéraire de Rabelais

Rabelais appartient au courant littéraire l’humanisme qui place l’homme au centre des réflexions. Ce mouvement né à la suite : ✨ de grandes explorations géographiques au XVè siècle ; ✨ de réformes religieuses qui remettent en question les pratiques de l’église catholique ; ✨ d’avancées scientifiques majeures ; ✨ de l’invention de l’imprimerie (diffusion des livres).

Publication de Gargantua

Publié  en 1534 sous le pseudonyme d’ Alcofribas Nasier (si tu remets les lettres de l’ordre, cela donne François Rabelais ). Gargantua est le second roman d’une série de 5 livres.

Genre littéraire de Gargantua

Gargantua est un roman .

Structure de Gargantua

 ✨ Ce récit est composé de 5 parties et de 58 chapitres. ✨ Il suit une succession chronologique de péripéties de la généalogie (son origine) + naissance de Gargantua jusqu’à l’édification de l’abbaye de Thélème. ✨ Certains épisodes rompent le rythme et perturbent la progression du récit. D’autres chapitres  se répondent ou s’opposent. 

Résumé court

💡 Il s’agit de l ‘histoire d’un géant du même nom, de sa naissance prodigieuse jusqu’à sa maturité. Le roman aborde son éducation, ses aventures, et surtout sa guerre contre Picrochole.

Révise les registres littéraires en un éclair ! ⚡️⚡️

Les personnages clés de Gargantua dévoilés

Le cercle familial.

✨ Qui est-il ? Un géant d’origine noble. En tant que fils d’un roi, il est prince, n é dans des circonstances extraordinaires (il sort de l’oreille de sa mère). ✨ Portrait moral : il est intelligent, curieux, sympathique et sage. À travers ce roman, il passe de l’ignorance à la connaissance et la sagesse. ✨ Ce que tu dois retenir : il représente l’humaniste idéal selon Rabelais : il est érudit / éduqué et bon.

✨ Qui est-elle ? La fille du roi des Parpaillons, la femme de Grandgousier et la mère de Gargantua.

Grandgousier

✨ Qui est-il ? C’est le roi d’un royaume fictif (inventé). ✨ Portrait moral : Grandgousier = grand gosier. Il est un bon vivant (= il aime les plaisirs et le bon vin). C’est également un roi indulgent, bienveillant, doté d’un esprit de justice. ✨ Ce que tu dois retenir : il représente le roi sage et raisonnable. Il considère que la guerre n’est pas toujours une solution et qu’elle peut être évitée. Il est tout l’opposé de Picrochole.

Les professeurs de Gargantua

Thubal holoferne.

✨ Qui est-il ? C’est le premier précepteur (= professeur) de Gargantua. ✨ Portrait moral : il use de pratiques dépassées, se montre rigide et demande à Gargantua d’apprendre par cœur des ouvrages entiers. ✨ Ce que tu dois retenir : il symbolise l’opposé de l’éducation humaniste. D’ailleurs, son nom signifie « confusion » en hébreu.

Jobelin Bridé

✨ Qui est-il ? Le second professeur de Gargantua. ✨ Ce que tu dois retenir : il symbolise l’opposé de l’éducation humaniste.

✨ Qui est-il ? Il est le professeur d’équitation de Gargantua. Il sera aussi son compagnon d’arme pendant la guerre.

✨ Qui est-il ? C’est le dernier précepteur (= professeur) de Gargantua. Plus tard, il sera son capitaine des armées. ✨ Ce que tu dois retenir : Ponocratès symbolise l’éducation humaniste (complète et efficace). En mêlant des exercices physiques, intellectuels et artisanaux, il permet à Gargantua de s’épanouir. Il croit à un modèle d’éducation opposé à celui de Thubal.

Les opposants de Gargantua

✨ Qui est-il ? C’est le roi de Lerné et le principal opposant de Grandgousier et de Gargantua. ✨ Portrait moral : il est mauvais, agressif, belliqueux (autrement dit, il aime faire la guerre pour de mauvaises raisons). ✨ Ce que tu dois retenir : il incarne tout l’opposé des valeurs humanistes : c’est un roi injuste et déraisonné. Son nom signifie « la bile amère » (= quelqu’un de colérique). Ce personnage permet d’explorer les thèmes de la guerre et de la paix.

Le vicomte Morpiaille | Menuaille | Merdaille

✨ Ce sont des conseillers de Picrocole. ✨ Le vicomte Morpiaille signifie « morpion ». C’est un protagoniste qui profite de son roi.

Toucquedillon

✨ Aide de camp de Picrocole. Il est fait prisonnier puis est libéré. Picrochole, le considérant comme un traître, le tue.

Les adjuvants (complices) de Gargantua

✨ Qui est-il ? L’un des compagnons de Gargantua. ✨ Portrait moral : il est érudit (cultivé) et mène une vie vertueuse. ✨ Ce que tu dois retenir : Eudémon permet de montrer qu’une éducation humaniste est essentielle pour devenir une personne accomplie et vertueuse. Le nom de ce personnage nom signifie « l’heureux ».

Frère Jean des Entommeures

✨ Qui est-il ? Un moine atypique de l’abbaye Seuillé, ancien soldat devenu religieux. ✨ Portrait moral : il est vigoureux, franc, aimant le bon vin et la bonne chère. Il est également courageux et loyal. D’ailleurs, il défend son abbaye contre des pillards de l’armée de Picrochole. ✨ Ce que tu dois retenir : i l critique ouvertement l’hypocrisie de l’Église et représente une approche plus humaniste de la religion.

Carte mentale des personnages de Gargantua

✍️ Fiche de lecture sur les Cahiers de Drouai d’Arthur Rimbaud

Les thèmes de Gargantua | Voyage au cœur de l'Humanisme

Choc des savoirs : l'éducation 🎓.

2 visions s’opposent dans Gargantua.

Critique de l'éducation médiévale

Elle privilégie la quantité plutôt que la qualité . Concrètement, un homme doit acquérir un immense savoir en lisant et en mémorisant de nombreux livres.

Elle met de côté la raison . Il n’est pas question de développer l’esprit critique de celui qui se forme.

Elle se concentre uniquement sur l’esprit et délaisse le corps.

Elle est incarnée par 2 personnages : Thubal Holoperne et Jodelin Bridé.

Elle est symbolisée par un objet qui met en avant la lourdeur de cet enseignement : l’imposant écritoire de Gargantua (coffre contenant ce qu’il faut pour écrire).

Éloge de l'éducation humaniste

Elle permet d’offrir un apprentissage global et de varier les plaisirs . Les matières étudiées sont intellectuelles (littérature, histoire, philosophie, astronomie, sciences, etc.), artistiques, artisanales (pour se former aux activités humaines) ou physiques (exercices et hygiène alimentaire).

Elle met en avant la régularité . Chaque moment de la journée de Gargantua, qui se lève à 4 heures du matin, est consacrée à un cours ou une leçon de vie.

Elle développe l’esprit critique . L’objectif est de permettre à l’élève de réfléchir, de se forger une opinion et d’interpréter les textes (plutôt que les apprendre par cœur ).

Elle offre un apprentissage ludique (le jeu y a une grande place). Plus qu’humaniste, cette vision de l’éducation est surtout rabelaisienne (inspirée des valeurs de Rabelais). En multipliant les références intellectuelles et littéraires dans Gargantua , cet auteur nous divertit beaucoup.

Elle est représentée par 1 personnage : Ponocrates.

Duels de géants : la guerre 💣

Là aussi, 2 modèles s’affrontent…

La guerre de conquête

La guerre est absurde . Elle est déclenchée pour un oui ou pour un non, pour des raisons ridicules (querelle des fouaciers).

La guerre est d’une violence terrible . Certains combats sont décrits avec réalisme pour dénoncer l’horreur des combats. 

Elle est représentée par Picrochole (référence possible à Charles Quint, très belliqueux et conquérant).

La guerre de défense

La guerre n’est pas un objectif ni une fin en soi . Il est nécessaire de négocier, d’envoyer un émissaire pour créer le dialogue. Un gouvernant se doit donc de mettre en place des ruses ou différentes tactiques afin d’éviter le conflit.

La guerre est la dernière solution , lorsque le dialogue est rompu et qu’aucune stratégie n’a fonctionné.

La guerre de défense est représentée par Grandgousier et Gargantua (référence possible à François 1er, un roi mesuré et juste).

Rire sacré : critique de la religion 🙏

La religion est trop formelle, rigide . Elle manque de souplesse.

Les rites religieux sont dénués de sens . Certains représentants et pratiquants font preuve d’hypocrisie.

La religion peut correspondre à un modèle humaniste . L’abbaye de Thélème est plus libre et agréable que le cadre inflexible d’un monastère.

Ce modèle humaniste est représenté par Frère Jean.

Ce roman reflète une vision humaniste de la religion , cherchant à réconcilier la foi avec la raison, la tolérance.

Le parcours associé rire et savoir : quand l'humour rencontre la connaissance

Gargantua, un véritable divertissement 🥳.

Impossible de faire une fiche bac sur Gargantua sans aborder le parcours associé « rire et savoir ». Le rire, tout d’abord, procure du plaisir à la découverte de ces aventures rabelaisiennes. Tu seras d’accord avec moi, l’auteur nous invite à une joyeuse lecture !

Le gigantisme

✨ La taille de Gargantua ou Grandgousier crée un effet comique en raison du décalage entre leur dimension et celle du monde qui les entoure. ✨ Exemple : quand Gargantua naît, il a un appétit gigantesque : « Ensuite on lui apporta, pour l’allaiter, dix-sept mille neuf cents vaches de Pautille et Bréhémond, car il n’y eut nul moyen de trouver dans tout le pays une nourrice capable de lui donner la grande quantité de lait qui était nécessaire pour l’alimenter ». ✨ Figures de l’exagération (hyperboles) et de l’insistance (accumulations).

Le ton héroï-comique

✨ La guerre a tendance à être traitée sur le mode comique , avec la parodie de l’épopée. ✨ Exemple : la défense du clos de l’abbaye par frère Jean.

Le comique de farce et les obscénités

✨ Dans Gargantua, les grossièretés ne manquent pas ! ✨ Exemples : la naissance de Gargantua après que sa mère a mangé des trippes : « le boyau culier s’était ramolli. » Ou le torchecul, chapitre 12, qui nous plonge dans un humour très… scatologique !

Le carnaval verbal

✨ N’oublie pas la dimension verbale comique de ce roman ! Jeux sur les mots, effets de sonorités, noms propres comiques : Merdaille, Morpiaille. 😂 😂 😂

Derrière le rire, une réflexion profonde 🤓

Gargantua alterne anecdotes amusantes et passages plus sérieux. Mais, parfois, les deux se mêlent. Ce drôle de cocktail est représenté, à la fin du roman, par l’abbaye de Thélème : un lieu dans lequel on se concentre sur le savoir (apprentissage et pratique de la religion) et sur les plaisirs !

Éducation réinventée

✨  Opposition entre l’éducation des « vieux tousseux » qui est abrutissante et l’éducation de Ponocrates, qui permet à Gargantua de s’accomplir. L’utopie de Thélème prolonge cette réflexion avec la place accordée aux soins du corps et de l’esprit. ✨ R eporte-toi à la section consacrée aux grands thèmes de Gargantua !

Politique et religion à la loupe

✨ C’est sûr ! Sous le masque du tyran Picrochole, Rabelais prône la modération et le pacifisme (paix) dans les relations entre nations. ✌️ ✨ Reporte-toi à la section consacrée aux grands thèmes de Gargantua !

Réflexion sur un monde idéal

✨ Pour remercier le père Jean, Gargantua décide de faire bâtir l’abbaye de Thélème. À travers la peinture d’un monde idéalisé, Rabelais nous fait réfléchir aux défauts du monde réel, de la société de son temps.

Le rire, une arme de réflexion massive ?

Le rire rabelaisien symbolise une forme de résistance.

C’est que ce défend Mikhaïl Bakhtine (retiens bien ce nom) 🤓. Rire est une façon de résister aux supertistions du Moyen Âge qui ont longtemps paralysé la pensée : peur de la mort, du péché, du châtiment, etc.

Le rire est donc libérateur

Il renverse les préjugés, les interdits.

Citations de Gargantua | Un pas de géant pour tes disserts ! 😉

Les citations sur l'éducation, la mauvaise éducation.

« On lui recommanda un grand sophiste, nommé maître Thubal Holoferne, qui lui apprit si bien son alphabet qu’il le récitait par cœur et à l’envers. Cela l’occupa cinq ans et trois mois ». Chapitre 14 de Gargantua
« Son père s’aperçut qu’il étudiait vraiment très bien, et qu’il y consacrait tout son temps, mais qu’il ne progressait en rien. » Chapitre 15 de Gargantua

La bonne éducation

« Ainsi fut éduqué Gargantua. Jour après jour, il progressait comme vous imaginez que peut le faire un homme jeune, intelligent et sensé ». Chapitre 24 de Gargantua
« Le savoir hydrate et nourrit ». Prologue de l’auteur

Les citations sur la guerre

« Picrochole entra dans une furieuse colère. Sans davantage s’interroger sur le pourquoi ni le comment, il fit lever son armée » . Chapitre 26 de Gargantua
Picrochole fait la guerre « sans cause ni raison » . Chapitre 29 (lettre de Grandgousier)
« Toute ma vie, je n’ai dispensé que la paix « . « Je n’entrerai pas en guerre sans avoir essayé tous les moyens et toutes les mesures pour restaurer la paix, telle est ma résolution. » Chapitre 28 de Gargantua (Paroles prononcées par Grandgousier)
« Ma décision n’est pas de répondre à la provocation, mais de l’apaiser, non pas d’attaquer mais de défendre » Chapitre 29 (lettre de Grandgousier)

Les citations sur rire et savoir

« Réjouissez-vous, mes amours, lisez gaiement le reste pour l’agrément du corps et le profit des reins ! » Prologue
« Mieux est de rire que de larmes écrire, Parce que rire est le propre de l’homme. » Avis aux lecteurs

Va plus loin

J’espère que ce petit dossier Gargantua fiche bac t’a plu ! 😊 Pour aller plus loin, découvre ma chaîne Youtube !

IMAGES

  1. Gargantua analyse linéaire

    dissertation prologue gargantua

  2. Dissertation Sur Gargantua Éléments de Correction BB 1

    dissertation prologue gargantua

  3. Gargantua prologue explication linéaire

    dissertation prologue gargantua

  4. Prologue de Gargantua

    dissertation prologue gargantua

  5. Dissertation

    dissertation prologue gargantua

  6. Gargantua dissertation

    dissertation prologue gargantua

COMMENTS

  1. Dissertation sur Gargantua : exemple pour le bac

    Voici une dissertation sur Gargantua de Rabelais (parcours au bac de français : Rire et savoir). Important : Pour faciliter ta lecture, le plan de cette dissertation est apparent et le développement est présenté sous forme de liste à puces. N'oublie pas que le jour J, ton plan et ton développement doivent être intégralement rédigés.

  2. Gargantua

    Conclusion. Le début du prologue de Gargantua de Rabelais tthéorise et met en pratique le projet du livre : enseigner par le rire. Mais il reste une ambiguïté : le double aspect, burlesque et sérieux. Ce double aspect montre la liberté et l'audace de l'écrivain. Ici, le dialogue est un moyen d'enseigner au lecteur.

  3. PDF Dissertation : proposition de corrigé

    Dissertation : proposition de corrigéDis. ertation : proposition de corrigéSujet : Gargantua est-il, comme l'affirme Montaigne dans ses Essais, simplement plaisant » ?IntroductionAu XVIe siècle, le terme « plaisant » désigne celui ou ce qui produit un divertiss.

  4. Prologue de Gargantua, Rabelais : analyse pour le bac

    Dans ce prologue de Gargantua, Rabelais dévoile à son lecteur la dimension dionysiaque de son écriture. L'esthétique dionysiaque est une esthétique de la démesure, de l' ivresse, de l' instable et de l' enthousiasme. L' apostrophe aux lecteurs « buveurs très illustres » place d'emblée le lecteur dans cet univers dionysiaque.

  5. Gargantua, Rabelais : analyse pour le bac de français

    13 commentaires. Voici un résumé et une analyse (fiche de lecture) de Gargantua de Rabelais. François Rabelais a publié Gargantua en 1534 sous le pseudonyme Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais !) déjà utilisé pour Pantagruel en 1532. Ces deux œuvres comiques et satiriques relatent les aventures de deux géants et leurs amis.

  6. Rabelais, Gargantua

    Rabelais, Gargantua - Prologue (Traduction Mme Fragonard) Écrit en 1534 par François Rabelais sous le pseudonyme de Alcofribas Nasier, le prologue de Gargantua est destiné, comme tout prologue, à inciter à la lecture. C'est une invitation au lecteur à découvrir un univers imaginaire, mais aussi une pensée et un style.

  7. Rabelais, Gargantua : dissertation

    Pourtant, on découvre l'affirmation contraire dans le « Prologue de l'auteur ». Les « silènes », ces petites boîtes peintes pour « exciter le monde à rire » mais qui renferment de « fines drogues », servent explicitement de comparant à Gargantua : « C'est pourquoi faut ouvrir le livre : et soigneusement peser ce qui y est déduit ...

  8. GARGANTUA DISSERTATION

    Nous proposons ici une dissertation sur Gargantua ( résumé chapitre par chapitre ICI) de l'auteur humaniste Rabelais qui porte sur la question posée par le parcours associé « rire et savoir ». Ci-après, la problématique et le plan détaillé de la dissertation. GARGANTUA DISSER TATION: SUJET.

  9. Metaphor, Lexicography, and Rabelais's Prologue to Gargantua

    Analysing Rabelais's Prologue to Gargantua and Dolet's Commentaries on the Latin Language, Banks shows that both fiction and lexicography highlighted semantic continuities between the abstract and the embodied by moving between the two, reflecting humanism's "language turn.". However, Rabelais's switches between embodied and ...

  10. Gargantua

    A propos de l'auteur. Gargantua est un roman publié par François Rabelais en 1534. Mais avant de nous intéresser à l'œuvre, concentrons-nous sur l'auteur…. Il publie l'œuvre sous un autre nom : Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais). C'est un auteur de XVIe siècle, donc de la Renaissance : nous sommes en plein ...

  11. Gargantua, Rabelais : Prologue (composé) (Explications et

    Rabelais, Gargantua Prologue (Commentaire composé) Extrait étudié Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux, car c'est à vous, non aux autres, que je dédie mes écrits, Alcibiade, dans un dialogue de intitulé le Banquet, faisant l'éloge de son précepteur Socrate, sans conteste le prince des philosophes, déclare entre autres choses qu'il est semblable aux silènes.

  12. Gargantua, Rabelais : Prologue (Explications et ...

    Introduction. Nous allons étudier le prologue de Gargantua, l'œuvre de Rabelais. C'est le deuxième roman que Rabelais écrit, sous le nom d'Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais). Après nous avoir raconté la vie de Pantagruel, maintenant il raconte celle de son père, Gargantua. Dans cet ouvrage, Rabelais aborde des sujets ...

  13. Gargantua, Rabelais : ️ Sujets de dissertation possibles (Explications

    Gargantua François Rabelais 5 sujets de dissertation possibles au bac de français Ces 5 sujets sur Gargantua sont liés au thème du parcours : « Rire et savoir ». Découvrez mon sujet corrigé en fin de vidéo ! Sujet #1 Un premier sujet qui va vous aider à trouver et présenter plusieurs fonctions du rire dans Gargantua.

  14. Gargantua, Rabelais : ️ Sujets de dissertation possibles ...

    Gargantua François Rabelais 5 sujets de dissertation possibles au bac de français Ces 5 sujets sur Gargantua sont liés au thème du parcours : « Rire et savoir ». Découvrez mon sujet corrigé en fin de vidéo! Sujet #1 Sujet Un premier sujet qui va vous aider à trouver et présenter plusieurs fonctions du rire dans Gargantua.

  15. Vers le BAC

    trouvait chez les apothicaires et qu'il décrit dans son prologue. Elles sont ornées de scènes plaisantes et recèlent des drogues précieuses. Gargantua, de même, est agréable par sa légèreté, son comique, et séduit donc le lecteur. Ce dernier trouvera un savoir aussi précieux que l'ambre gris ou le baume contenu dans les silènes.

  16. Fiche dissertation Gargantua

    Fiche dissertation Gargantua pour préparer à la dissertation bac dissertation gargantua parcours rire et savoir intro françois rabelais publie en 1534 gargantua. ... -Le prologue d'adresse aux lecteurs de manière comique et burlesque « buveurs » et vérolés » mais au-delà du comique Rabelais éduque son lecteur:il ne faut pas se ...

  17. Oral Bac Analyse linéaire, étude linéaire, commentaire linéaire

    Analyse linéaire, étude linéaire, commentaire linéaire, Prologue de Gargantua, Gargantua, Rabelais, 1534. (Ceci est un exemple, et non un modèle. Votre réflexion peut mener vers d'autres pistes de lecture.) Introduction: Rabelais ,avec Montaigne, est le grand humaniste français de la Renaissance.

  18. PDF Analyse du prologue de Gargantua

    Comme l'incipit d'un roman, le prologue théâ-tral sert à situer les person-nages, l'univers fictionnel et l'action, il établit un pacte de lecture et donne envie d'en connaitre plus sur l'intrigue. Il expose en somme les divers points essentiels à connaitre pour l'intelligence de la pièce.

  19. Dissert Gargantua

    dissertation bac blanc exemple de dissertation sur gargantua le roman gargantua une pure œuvre de fantaisie le genre du roman, qui se développe médiévale,

  20. PDF François RABELAIS, « Prologue de l'auteur », in Gargantua, 1534

    François RABELAIS, « Prologue de l'auteur », in Gargantua, 1534. Buveurs très illustres, et vous vérolés1 très précieux, — car c'est à vous, non aux autres, que je dédie mes écrits —, Alcibiade, dans un dialogue de Platon intitulé Le Banquet2, faisant l'éloge de son précepteur Socrate, sans conteste le prince des ...

  21. Parcours Rire et savoir. Etude du prologue burlesque Gargantua

    Prologue de Gargantua Rabelais. Texte: Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux, car c'est à vous, non aux autres, que je dédie mes écrits, Alcibiade, dans un dialogue de intitulé le Banquet, faisant l'éloge de son précepteur Socrate, sans conteste le prince des philosophes, déclare entre autres choses qu'il est ...

  22. Rabelais, Gargantua : dissertation

    La thèse exprimée par Michel Butor présente le rire dans comme une stratégie littéraire (« un superbe déguisement ») élaborée par Rabelais afin d'assurer l'existence de ce livre, c'est-à-dire de le sauver des griffes de la censure (lexique de la parade : « détourner », « brouiller », « éviter »). On pourrait néanmoins ...

  23. Gargantua fiche bac

    Gargantua alterne anecdotes amusantes et passages plus sérieux. Mais, parfois, les deux se mêlent. Mais, parfois, les deux se mêlent. Ce drôle de cocktail est représenté, à la fin du roman, par l'abbaye de Thélème : un lieu dans lequel on se concentre sur le savoir (apprentissage et pratique de la religion) et sur les plaisirs !