Construire la paix depuis 1648
Conflits et construction de la paix
S’entraîner
hggspT_2106_07_01C
France métropolitaine • Juin 2021
dissertation
2 heures
10 points
Intérêt du sujet • C’est un sujet de cours : des connaissances précises et solides vous permettront de le traiter sans souci majeur à condition de maîtriser la méthode de la dissertation et de soigner votre expression écrite.
Quels sont les moyens pour construire la paix depuis 1648 ?
Les clés du sujet
Analyser le sujet.
Dégager la problématique
À partir de 1648 (traités de Westphalie), la construction de la paix s’effectue par des traités internationaux. À partir du xx e siècle, s’impose peu à peu le principe de sécurité collective.
Quels sont les moyens pour construire la paix depuis 1648 ?
Construire le plan
De 1648 à nos jours, les moyens de construction de la paix évoluent : un plan chronologique s’impose.
Les titres et les indications entre crochets ne doivent pas figurer sur la copie.
Introduction
le secret de fabrication.
En commençant votre dissertation par une citation philosophique, vous donnez de la profondeur à votre propos en le situant sur un plan théorique. De plus, vous faites le lien entre guerre et paix, dans la logique des deux axes du programme consacrés respectivement à la dimension politique de la guerre et au défi de la construction de la paix. Enfin, vous établissez un pont entre vos connaissances de philosophie et d’histoire, ce qui sera apprécié du correcteur.
[Accroche] « L’état de paix n’est pas un état de nature, lequel est au contraire un état de guerre, c’est pourquoi il faut que l’état de paix soit institué », affirme le philosophe Emmanuel Kant dans son ouvrage Vers la paix perpétuelle (1795). Il souligne ainsi la difficulté d’instaurer une paix durable.
[Présentation du sujet] Cependant, dès 1648, avec les traités de Westphalie, les États européens fixent des règles internationales censées garantir la paix sur le continent. En vigueur jusqu’au début du xx e siècle, celles-ci sont ensuite remises en cause en raison des deux guerres mondiales.
[Problématique] Dans cette perspective, nous répondrons ainsi à la question suivante : quels sont les moyens pour construire la paix depuis 1648 ? [Annonce du plan] Pour ce faire, nous reviendrons d’abord sur le système westphalien, en vigueur de 1648 au premier conflit mondial [I] , puis sur les tentatives de mise en œuvre de la sécurité collective de 1918 à nos jours [II] .
I. De 1648 au début du xx e siècle : construire la paix par les traités
1. trente ans de conflits européens.
De 1618 à 1648, la guerre de Trente Ans , conflit d’abord interne au Saint Empire romain germanique, devient ensuite un conflit européen opposant les principales puissances de l’époque (Saint Empire, Espagne, Danemark, Suède, France).
Son enjeu est à la fois politique et religieux : la dynastie des Habsbourg de Vienne entend imposer la domination du Saint Empire sur l’Europe ainsi que le catholicisme sur un continent divisé entre catholiques et protestants.
Dès 1644, au moment où le Saint Empire est mis en difficulté, des négociations de paix sont entreprises .
2. La paix de Westphalie
En 1648, les traités de Westphalie mettent fin à la guerre de Trente Ans . Outre une réorganisation territoriale de l’Europe aux dépens du Saint Empire, ils fixent de nouvelles règles internationales.
Il s’agit du traité d’Osnabrück signé entre l’empereur et la Suède et du traité de Münster entre l’empereur et la France.
Tout d’abord, ils affirment l’égalité entre les États dans les relations internationales . Ensuite, ils reconnaissent la souveraineté de chacun d’entre eux , ce qui exclut toute ingérence dans leurs affaires intérieures. Enfin, ils recherchent un équilibre entre les États pour garantir la paix.
En outre, les traités confirment le principe de l’unicité de la confession du prince et de ses sujets . La division religieuse de l’Europe est donc entérinée et avec elle disparaît le projet impérial d’une religion catholique universelle.
3. Un système westphalien durable
De 1648 à 1789, les règles élaborées lors des traités de Westphalie sont mises en œuvre à l’issue des conflits européens : des congrès internationaux sont organisés pour signer des traités de paix. Ces derniers respectent l’égalité entre les États souverains et recherchent un équilibre entre eux, garant de la paix. C’est le cas du traité de Paris (1763) signé entre la France, l’Angleterre, l’Espagne et le Portugal, qui met fin à la guerre de Sept Ans.
De 1792 à 1815, les guerres menées par la France révolutionnaire et impériale contre les monarchies européennes remettent en cause le système westphalien . En effet, l’hégémonie française sur le continent bafoue la souveraineté des États et l’équilibre entre puissances.
Dès 1814-1815, le congrès de Vienne restaure le système westphalien . Jusqu’en 1914, ce dernier assure une paix relative à l’échelle continentale.
II. Construire la paix par la sécurité collective (depuis 1918)
1. une tentative avortée : la société des nations.
La Première Guerre mondiale marque l’échec du système westphalien . C’est la raison pour laquelle, dès janvier 1918, le président des États-Unis Woodrow Wilson appelle de ses vœux la création d’une « association générale des nations » pour garantir la paix. Le principe de sécurité collective s’impose alors. Il préside à la création de la Société des Nations en avril 1919, qui regroupe d’abord 27 États.
La sécurité collective est le principe selon lequel les États doivent répondre collectivement aux atteintes à la paix.
La SDN, dont le siège est à Genève, est chargée de faire respecter le droit international pour éviter les guerres . Elle peut être amenée à voter des sanctions contre des États agresseurs, sans disposer toutefois de force armée.
Dès 1920, le retrait des États-Unis de l’organisation la fragilise. Dans les années 1930, elle ne peut empêcher les agressions du Japon, de l’Italie et de l’Allemagne, qui conduisent au second conflit mondial.
2. Une nouvelle tentative : l’Organisation des Nations unies
En juin 1945, avant même la fin de la Seconde Guerre mondiale, 51 États adoptent la charte des Nations unies lors de la conférence de San Francisco. Son premier objectif est le maintien de la paix, confié au Conseil de sécurité dont chacun des membres permanents (États-Unis, URSS, Chine, France, Royaume-Uni) dispose d’un droit de veto. Contrairement à la SDN, l’ONU dispose d’une force armée : les Casques bleus.
Cependant, la guerre froide (1947-1991), marquée par l’antagonisme entre les États-Unis et l’URSS qui utilisent leur droit de veto comme une arme géopolitique, paralyse l’action de l’ONU . Ainsi, les opérations de maintien de la paix restent très limitées (15 entre 1948 et 1988).
3. La difficile mise en œuvre de la sécurité collective
Depuis 1991, l’ONU semble retrouver son efficacité : le succès de la coalition internationale mandatée par elle contre l’Irak lors de la guerre du Golfe (1991) renforce sa légitimité ; les opérations de maintien de la paix sont plus nombreuses (55 entre 1988 et 2019) et concernent tous les continents ; les missions des Casques bleus se complexifient : présence militaire, organisation d’élections libres (ex. : au Timor oriental de 1999 à 2012).
Cependant, la mise en œuvre de la sécurité collective se heurte à de nombreux obstacles : des guerres intra-étatiques (ex. : en ex-Yougoslavie), l’essor du terrorisme international (dès la fin des années 1990), l’unilatéralisme des États-Unis (à la suite des attentats du 11 septembre 2001). C’est dans ce contexte que le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan (1997-2006) œuvre en faveur de la sécurité collective : une Cour pénale internationale est créée en 1998 ; le principe juridique des États qui doivent protection à leur population est adopté en 2005. Cependant, son action est mise en échec au Kosovo, pourtant sous tutelle des Nations unies dès 1999.
Kofi Annan (1938-2018), haut fonctionnaire ghanéen, a fait toute sa carrière aux Nations unies. Il a reçu le prix Nobel de la paix en 2001.
[Réponse à la problématique] Ainsi, les moyens pour construire la paix ont profondément évolué depuis 1648. Des traités de Westphalie au premier conflit mondial, ce sont les traités signés entre États égaux et souverains à la recherche d’un équilibre qui s’imposent. Ensuite, sous le contrecoup des deux guerres mondiales, s’affirme le principe de sécurité collective, mis en œuvre par une organisation internationale (la SDN puis l’ONU). [Ouverture] Si de nombreuses voix s’élèvent en faveur d’une réforme de l’ONU (en augmentant par exemple le nombre de membres permanents du Conseil de sécurité), cette organisation conserve cependant sa légitimité en tant que garante de la paix.
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